La Commission ougandaise des communications vient de déployer la deuxième phase de sa politique d’isolement du pays, à la veille du scrutin présidentiel. Après les réseaux sociaux, c’est au tour d’Internet d’être coupé en Ouganda.
A quelques heures du scrutin présidentiel de ce jeudi 14 janvier 2021, les autorités ougandaises ont décidé de couper totalement leur pays de l’extérieur. En effet, après la suspension des réseaux sociaux, notamment Facebook, Twitter, WhatsApp, Signal et Viber, intervenue mardi, c’est au tour d’Internet même d’être coupé sur toute l’étendue du territoire ougandais. Cette décision de la Commission ougandaise des communications a été rendue publique à travers un communiqué, ce mercredi, et est entrée en vigueur depuis 16h GMT.
Elle s’inscrit dans une politique d’ensemble de privation des libertés savamment conçue par les autorités ougandaises depuis plusieurs semaines. Samedi dernier déjà, les internautes ougandais se sont plaints de la baisse sensible du débit d’Internet dans le pays. Trois jours plus tard, ils n’avaient plus accès aux réseaux sociaux. Et quelques heures après, Internet même est coupé.
Dans cette démarche d’isolement du pays, l’Ouganda n’est pas à son coup d’essai. Au cours des élections de 2016 déjà, on avait assisté à ce même scenario. Arguant d’un souci sécuritaire, Internet avait été coupé à l’occasion de ce scrutin qui opposait Yoweri Museveni à son ancien médecin personnel, le colonel Kizza Besigye. Cette fois-ci, l’opposant de taille qui veut se mesurer à l’inamovible Museveni est le chanteur de 38 ans, Bobi Wine, de son vrai nom, Robert Kyagulanyi.
Mais pour beaucoup d’observateurs de la vie politique ougandaise, les jeux sont pipés avant même le vote, après une campagne électorale chaotique, marquée par des violences aveugles des hommes en uniformes contre l’opposition et même les journalistes qui tentent de couvrir ses meetings.