En Ouganda, 36 membres du parti d’opposition FDC sont accusés de terrorisme, accentuant la tension politique. Leur arrestation et inculpation à Kampala suscitent des réactions internationales.
Dans le pays, la tension politique s’accentue avec l’inculpation de 36 membres du Forum pour le Changement Démocratique (FDC), un parti d’opposition, pour des accusations de terrorisme. L’annonce a été faite le lundi 29 juillet, après que ces militants ont été arrêtés à Kampala, suite à leur expulsion du Kenya voisin. Cette affaire a immédiatement suscité une vague de réactions et de critiques, notamment de la part des avocats des accusés et des figures de l’opposition.
Des arrestations controversées à Kampala
La police ougandaise a affirmé avoir interpellé ces militants tôt dans la matinée du 29 juillet. Selon les autorités, ces individus étaient impliqués dans des activités subversives, ce qui a attiré l’attention des forces de sécurité kenyanes. Transférés aux autorités ougandaises le 24 juillet, ils sont depuis accusés de terrorisme. Toutefois, leurs avocats réfutent ces allégations, arguant que les militants étaient simplement en déplacement pour assister à un séminaire de formation à Kisumu, au Kenya.
Kizza Besigye, ancien candidat à l’élection présidentielle et ex-dirigeant du FDC, a vivement critiqué ces inculpations, les qualifiant d’illégales. Sur les réseaux sociaux, il a souligné l’extension de la torture physique subie par les militants au Kenya, ajoutant une couche de complexité à cette affaire déjà controversée. Les militants, lors de leur passage devant le tribunal de Kampala, ont clamé leur détermination à continuer le combat politique en scandant « nous vaincrons, Musuveni partira un jour ».
Une justice contestée
Le maire de Kampala, Erias Lukwago, également avocat des accusés, a décrit ces accusations comme « ridicules ». Selon lui, ces inculpations ne sont qu’une tentative de plus du gouvernement pour museler l’opposition et décourager toute forme de dissidence. Le FDC affirme que les effets personnels des accusés, notamment des ordinateurs et des téléphones, ont été confisqués lors de leur détention au Kenya, certains membres ayant même subi des actes de torture.
La police ougandaise, par le biais de son porte-parole Rusoke Kituuma, a déclaré que les autorités collaborent étroitement avec leurs homologues kenyans pour mener une enquête approfondie. Cette coopération vise à éclaircir les circonstances entourant l’arrestation et les activités des militants. Toutefois, cette annonce n’a pas suffi à apaiser les critiques et les préoccupations concernant l’intégrité du processus judiciaire.
Vers un procès très attendu
La prochaine audience est fixée au 13 août prochain, et beaucoup attendent avec impatience de voir comment cette affaire évoluera. Les accusés risquent une peine d’emprisonnement à vie s’ils sont reconnus coupables. Cette affaire met en lumière les tensions politiques persistantes en Ouganda et soulève des questions sur les méthodes employées par le gouvernement pour traiter avec l’opposition.