Le huitième Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao) ouvre ses portes vendredi dans la capitale burkinabé. Plus de 2 000 exposants de 30 pays africains sont attendus jusqu’au 3 novembre pour le plus grand événement continental du secteur. Jean-Claude Bouda, directeur général du Siao, explique l’importance des retombées économiques du salon.
Les artisans africains ont rendez-vous, du 25 octobre au 3 novembre, au Burkina Faso pour le 8ème Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao). Organisée par l’Office national du commerce extérieur et la Chambre de commerce et de l’industrie, la biennale devrait accueillir plus de 2 000 exposants. Jean-Claude Bouda, directeur général du Salon, revient sur l’importance du secteur de l’artisanat dans l’économie des pays africains et explique l’importance des retombées du Siao.
Afrik : Pourquoi organiser un tel salon ?
Jean-Claude Bouda : Il ne faut pas considérer l’artisanat uniquement sous sa forme exotique. Ce n’est pas seulement les masques et les statues. Il s’agit d’un secteur d’activité transversal très important dans les pays africains. Il représente au Burkina, par exemple, 25% du produit intérieur brut, les huit corps de métiers confondus. L’artisanat a peut être un aspect décoratif mais il est aussi utilitaire.
Afrik : Existe-t-il d’autres salons tel que le Siao ?
Jean-Claude Bouda : Il y a le Dark’art au Sénégal, mais il est uniquement consacré aux arts plastiques. Le Ghana a aussi un important salon de l’artisanat. Mais je crois que le Siao est la plus grande manifestation du continent car nous bénéficions de 14 ans d’expérience. Cette année, entre 2 000 et 2 500 exposants devraient faire le déplacement de près de 30 pays différents. Nous avons véritablement une vocation panafricaine.
Afrik : Quelles sont les retombées du salon ?
Jean-Claude Bouda : Elles sont multidimensionnelles. Les ventes directes ont rapporté près d’un milliard de F CFA lors de la dernière édition du Siao (en 2000) et les commandes 1,6 millions de F CFA. Le salon dure dix jours et il existe aussi d’importantes retombées dans les secteurs tels que l’hôtellerie – presque tous les hôtels de Ougadougou affichent complet-, la restauration ou les transports urbains (les taxis). Il y a une économie autour du salon. Le Siao permet même de générer pour certains leur chiffre d’affaire annuel.
Afrik : Quel est le public du Siao ?
Jean-Claude Bouda : Le Siao est un salon professionnel. Une interface entre les producteurs africains et les acheteurs. Les acheteurs viennent d’Europe, des Etats-Unis, du Japon, du Canada et même d’Australie. En venant au salon, ils ont accès à toute l’offre africaine. Une économie de temps et d’argent appréciable puisqu’ils n’ont pas à écumer l’Afrique pour faire leurs courses.
Afrik : Les événements de Côte d’Ivoire joueront-ils sur la fréquentation du salon ?
Jean-Claude Bouda : Nous sommes surpris de l’affluence prévue. Les événements en Côte d’Ivoire n’ont que peu d’incidence. Il n’y aura simplement pas d’Ivoiriens cette année au Siao.
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