Un marché de poissons pour endiguer l’économie parallèle. Le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, nouvellement réélu, a décidé de domestiquer l’économie de la capitale.
« Le besoin d’un marché de poissons était nécessaire autant par souci d’hygiène que par transparence économique », explique Mamadou Kolubaly, chargé de mission à la municipalité. La capitale du Burkina est asphyxiée par le marché noir. Les recettes de la municipalité étaient au rouge. Les autorités ont réagi, dans un premier temps, en étouffant le marché parallèle de la chaussure. Elles ont opté pour une solution radicale : créer une rue consacrée entièrement aux souliers.
« Nous voulons faire la chasse aux vendeurs à la sauvette de poissons car ils ne respectent aucune règle d’hygiène et donnent une mauvaise image de notre ville en étalant leurs marchandises à même le trottoir », souligne un employé communal.
Le marché a une superficie de 2013 m2. Le coût de cette réalisation s’élève à près de 50 millions CFA. La mairie s’est déchargée de sa gestion en le confiant à un comité de gestion composé de vendeurs de poissons au détail. Les stands sont loués aux particuliers à des tarifs « raisonnables ». Les poissons d’eau douce (capitaine, carpe, silure,…) viennent des barrages intérieurs. Tous les autres poissons sont importés de Côte d’ivoire.
Si le marché du détail connaît une amélioration, celui du gros se trouve dans une impasse par manque d’une chambre froide. Ainsi, le reste du pays se trouve pénalisé. « C’est une question de semaines. L’Etat a promis d’installer l’équipement indispensable prochainement », promet Kolubaly.
Si le maire continue sa politique de transparence, Ouaga sera une ville où il sera difficile de se perdre. Pourquoi pas rue de l’information.