Les autorités du Burkina Faso ont demandé le départ définitif de tous les personnels militaires français présents dans le pays. Ouagadougou dénonce ainsi l’accord d’assistance militaire technique conclu avec la France.
Les autorités de la Transition burkinabè ont demandé aux autorités françaises de prendre des dispositions en vue du départ définitif du pays de tous les personnels militaires français. Il s’agit cette fois du personnel en service dans les administrations militaires burkinabè. Le régime du Président Ibrahim Traoré a donné un mois au personnel militaire pour quitter le pays des hommes intègres.
Ouagadougou dénonce l’accord d’assistance militaire technique
Le ministère burkinabè des Affaires étrangères a saisi le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Dans un courrier confidentiel, Ouagadougou « dénonce l’accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961 entre la République de Haute Volta et la République française, y compris ses deux annexes ».
Dans la correspondance, le gouvernement burkinabè informe également le Quai d’Orsay que la présente dénonciation prend effet dans un délai d’un mois suivant sa réception. Ouagadougou demande par ailleurs à Paris de prendre les dispositions diligentes pour faciliter ce départ définitif de tous les personnels militaires français. L’annonce intervient au lendemain de la sortie du Président français, Emmanuel Macron, promettant de gros efforts dans les relations entre la France et l’Afrique.
Un mois après la fin de l’opération Sabre
« Si des nouveaux partenaires s’installent et prennent des positions qui étaient avant les nôtres, c’est justement parce qu’ils prennent les pays africains au sérieux », a reconnu, lundi, le chef de l’Etat français. Emmanuel Macron a même appelé à « une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain ». Sauf que cela n’a visiblement pas convaincu le régime de la Transition du Faso, qui en remet une nouvelle couche dont l’objectivité reste à être prouvée.
Cette nouvelle requête confirme la volonté des dirigeants du Faso de rompre la coopération militaire avec la France. En janvier dernier, Ouagadougou avait demandé à la France de retirer ses 400 soldats des forces spéciales Sabre, en poste depuis 2009 dans la périphérie Nord-Est de la capitale burkinabè. La fin officielle des opérations de cette force française a été actée le 18 février dernier, à Ouagadougou.