Les cinq Européens enlevés jeudi 1er mars dans le Nord-Est de l’Ethiopie sont toujours entre les mains de leurs ravisseurs, qui pourraient être des rebelles afars ou des Erythréens. Les autorités britanniques et françaises sont à pied d’œuvre pour faire libérer leurs ressortissants, alors que l’Erythrée s’évertue à démentir toute implication.
Où sont donc passés les cinq Européens enlevés jeudi 1er mars dans l’Afar, au Nord-Est de l’Ethiopie ? Si cinq des treize Ethiopiens kidnappés avec eux ont retrouvé la liberté samedi, il est difficile de savoir ce qu’il est advenu des trois hommes britanniques, des femmes française et italo-britannique et des autres Ethiopiens. Selon le quotidien Le Monde, le commandant local de l’armée, Gebremarian Hadush, estime que les Européens sont détenus dans la localité érythréenne de Wiema (frontière avec l’Ethiopie). Rien de vraiment sûr, toutefois.
Les rapts n’ont pas été revendiqués, mais deux pistes émergent. Le chef de la police de l’Afar, Adem Moussa, rapporte que des soldats érythréens sont responsables des kidnappings. Une piste qu’avait déjà indiquée, samedi, Ismaël Ali Sero, qui dirige l’Afar. Plus nuancé, Gebremarian Hadush avance que les ravisseurs peuvent aussi être des rebelles afars, dont la région a été le théâtre d’une guérilla séparatiste dans les années 1990.
L’Erythrée nie et apporte son aide
Dès dimanche, l’Erythrée s’est inscrite en faux contre les accusations éthiopiennes. « C’est une pure invention, c’est sans fondement. L’Erythrée n’a rien à voir là-dedans. Ça s’est passé à l’intérieur du territoire éthiopien. (…) Le régime éthiopien essaie d’exploiter cette affaire à des fins politiques. Ils font sauter des bombes et accusent ensuite l’Erythrée. C’est une mise en scène éthiopienne », a déclaré le ministre érythréen de l’Information, Ali Abdou, à l’agence Reuters.
L’opération de sauvetage des otages est en marche. Côté éthiopien, « le gouvernement a dépêché des forces de sécurité à la frontière avec l’Erythrée pour déterminer l’identité des gens qui ont enlevé les cinq Européens et les 13 Ethiopiens », souligne un communiqué du ministère de l’Information. La Grande-Bretagne, qui s’est déclarée « très préoccupée » par cette crise, travaille en étroite collaboration avec les autorités éthiopiennes, mais aussi érythréennes, qui ont d’ailleurs proposé leur aide. Une équipe britannique des Affaires Etrangères a été dépêchée pour participer aux négociations diplomatiques de libération.
La France est pour sa part en contact « permanent avec les autorités britanniques à Londres et à Addis-Abeba », a annonce, mardi, le ministre des Affaires Etrangères, Philippe Douste-Blazy.