L’Afrique regorge de ressources naturelles, et parmi elles, l’or attire convoitises et trafics. L’exportation clandestine de ce métal précieux prive les pays africains de revenus importants et alimente des réseaux illégaux. Le rapport de l’ONG SWISSAID, publié en mai 2024, met en lumière les multiples facettes de ce fléau et propose des solutions pour y remédier.
Un fléau aux multiples facettes : L’exportation clandestine d’or prend diverses formes :
Sous-facturation : Les exportateurs sous-estiment la valeur réelle de l’or pour payer moins de droits de douane et d’impôts.
Falsification des documents : Des documents frauduleux sont utilisés pour dissimuler l’origine et la quantité d’or exporté.
Or de contrebande : L’or est physiquement transporté illégalement hors des frontières, souvent par des voies terrestres ou maritimes.
Ce trafic a des effets dévastateurs sur les économies africaines
Perte de revenus : Les gouvernements perdent des milliards de dollars en taxes et redevances non perçues. Selon le rapport SWISSAID, entre 321 et 474 tonnes d’or sont extraites de manière artisanale et ne sont pas déclarées chaque année. Cela représente une perte de 23,7 à 35 milliards USD.
Financement de conflits : L’or illégal alimente les groupes armés et les réseaux criminels, contribuant à l’instabilité et à la violence.
Dégâts environnementaux : L’exploitation minière illégale cause des dommages importants à l’environnement, notamment la pollution des sols et des rivières. Avec d’importantes conséquences sur la santé.
Conditions de travail déplorables : Les mineurs clandestins, souvent des enfants, travaillent dans des conditions dangereuses et insalubres pour des salaires de misère. Au Mali, entre 20 000 et 40 000 enfants sont exploités dans les mines d’or.
Combattre l’exportation clandestine d’or nécessite une approche multidimensionnelle :
Renforcer les contrôles aux frontières : Mettre en place des systèmes de contrôle plus efficaces pour identifier et saisir l’or illégal.
Améliorer la transparence dans le secteur minier : Exiger des entreprises minières une plus grande transparence dans leurs activités et leurs transactions financières.
Soutenir le développement local : Investir dans le développement des communautés locales pour leur offrir des alternatives à l’exploitation minière illégale.
Coopération internationale : Renforcer la coopération entre les pays africains et les partenaires internationaux pour lutter contre le trafic d’or.
Un défi de taille
La lutte contre l’exportation clandestine d’or est un défi de taille. Pourtant, il est crucial pour le développement durable de l’Afrique. En effet, en s’attaquant à ce fléau, les pays africains peuvent protéger leurs ressources naturelles, stimuler leurs économies et assurer un avenir meilleur à leurs populations. Les Émirats arabes unis sont la principale source d’acheminement de cet or. Puis ils le réexportent vers d’autres pays. Cependant, les État africains n’en perçoivent pas de revenu.
Le rapport de SWISSAID souligne l’ampleur du problème de l’exportation clandestine d’or en Afrique et propose des recommandations pour y remédier. En adoptant des mesures efficaces et en renforçant la coopération internationale, les pays africains peuvent espérer réduire ce fléau et bénéficier pleinement de leurs ressources naturelles. La transparence, la justice et le développement durable doivent être au cœur de cette lutte. Afin de garantir un avenir prospère et stable au continent africain.