ONU : deux sièges permanents pour l’Afrique ? Le plan américain soulève des espoirs et des doutes


Lecture 3 min.
ONU
ONU

Les États-Unis soutiennent l’attribution de deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU, une initiative qui suscite espoirs et interrogations sans le droit de veto.

Un vent de changement souffle sur le Conseil de sécurité de l’ONU, avec une proposition qui pourrait bien remodeler les dynamiques internationales. Les États-Unis viennent de déclarer officiellement leur soutien à l’attribution de deux sièges permanents pour les pays africains. Une annonce qui ravive le débat sur la place du continent au sein des instances décisionnelles globales. Cependant, ce soutien est loin de répondre entièrement aux attentes africaines, notamment sur le droit de veto. Que cache réellement cette initiative américaine ?

Une proposition historique : deux sièges pour l’Afrique

Le 12 septembre, Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine auprès de l’ONU, a affirmé la volonté des États-Unis de soutenir l’ajout de deux sièges permanents pour des pays africains au Conseil de sécurité. Cette proposition marque un tournant historique, car elle répond à une revendication ancienne des dirigeants africains, soucieux de réparer une injustice historique dans la gouvernance mondiale. En effet, malgré le poids croissant de l’Afrique au sein de l’ONU, le continent ne dispose que de trois sièges non-permanents, sans réelle influence durable.

Si la reconnaissance par les États-Unis est perçue comme un geste fort, elle ne satisfait pas pleinement les aspirations africaines. Le nœud du problème réside dans le refus américain d’étendre le droit de veto aux nouveaux membres permanents. Les pays africains, comme d’autres régions sous-représentées, considèrent ce droit comme essentiel pour garantir une véritable égalité au sein du Conseil. Sans ce pouvoir, les deux nouveaux sièges risqueraient d’être davantage symboliques que véritablement influents.

Contexte géopolitique : une question d’influence ?

Cette initiative américaine intervient dans un contexte international tendu, où la rivalité entre grandes puissances s’intensifie, notamment en Afrique. Avec l’influence grandissante de la Russie et de la Chine sur le continent, ce soutien à l’Afrique peut aussi être vu comme une stratégie des États-Unis pour renforcer leurs relations avec les pays africains. Comme le souligne le chercheur Romuald Sciora, cette annonce pourrait être davantage motivée par des enjeux de positionnement géopolitique que par une volonté réelle de changement structurel au sein de l’ONU.

Quels pays pour représenter l’Afrique ?

Une autre question clé reste celle de la désignation des pays africains qui occuperont ces sièges. Plusieurs grandes puissances africaines se profilent comme des candidates sérieuses, telles que l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte ou encore le Kenya. Le choix de ces représentants pourrait influencer non seulement les décisions futures du Conseil, mais également les relations entre pays africains, notamment à travers les débats au sein de l’Union africaine.

Pour que cette proposition devienne réalité, un long processus de négociations attend les pays africains et leurs alliés. Le projet doit être approuvé par les autres membres permanents du Conseil de sécurité et ratifié par les deux tiers de l’Assemblée générale de l’ONU. Les ambitions américaines concernant un élargissement du Conseil, incluant d’autres pays comme l’Inde, le Japon et l’Allemagne, viennent compliquer encore les discussions. L’avenir de cette réforme demeure donc incertain.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News