L’ONU a exprimé ses profondes préoccupations devant l’évolution de la situation des droits humains en Guinée et a demandé d’autoriser à nouveau le FNDC dissout par la junte. Le message de l’organisation onusienne intervient après la mort de plusieurs personnes lors de récentes manifestations et la cascade d’arrestations.
C’est un message on ne peut plus clair que la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a adressé au colonel Mamady Doumbouya, chef de la Transition en Guinée, pour faire part de ses profondes préoccupations «face à l’évolution récente de la situation des droits de l’Homme», dans ce pays ouest-africain. Dans sa correspondance, l’ONU évoque les nombreux décès entraînés par le recours à la force par les préposés à la défense et à la sécurité en Guinée.
Michelle Bachelet évoque les manifestations du 28 et 29 juillet et celle du 17 août. Elle se dit «préoccupée par les informations faisant état d’un grand nombre d’arrestations de manifestants». Selon la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, «une telle mesure constitue une atteinte grave au droit à la liberté d’association et de réunion publique». Mme Bachelet a ainsi demandé aux autorités d’enquêter sur les morts survenues au cours des manifestations.
Le 6 août dernier, la junte militaire au pouvoir en Guinée a décrété la dissolution du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution). Malgré sa dissolution, le FNDC a appelé à manifester le 17 août dernier, contre la tentative de confiscation du pouvoir par les militaires et la dégradation des droits de l’Homme dans le pays. Une manifestation qui a causé plusieurs morts et des dizaines d’arrestations. Dans son message, l’ONU demande de libérer les détenus et d’autoriser à nouveau le FNDC.
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