Omega et Millenium convolent en justes noces


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Globe terrestre
Globe terrestre représentant une partie de l'Afrique

Les deux plans de sortie de crise de l’Afrique, Omega et Millenium, fusionneront bientôt pour ne former qu’un seul programme. Les principaux initiateurs, Abdoulaye Wade et Thabo Mbeki, ont donné leur feu vert pour ce mariage de raison.

Sortie de crise. Depuis Dakar, le président sud-africain Thabo Mbeki a annoncé cette semaine la possibilité de fusion entre le plan Milleniun, élaboré par l’axe Alger-Lagos-Prétoria, et celui de son hôte Abdoulaye Wade, Omega. Mieux, il révèle que des experts, travaillant séparément sur les deux plans, ont commencé à plancher sur un programme commun. Jamais en manque de politesses, le président sénégalais affiche sa disponibilité, depuis Washington où il est reçu, en compagnie des présidents malien Alpha Oumar Konaré et ghanéen John Kufuor, par le président Bush.

Histoire de montrer qu’il a quelques longueurs d’avance sur ses partenaires, il indique déjà les orientations du futur programme. « Le Millenium servira de manifeste et Omega d’application ». Après une longue hésitation, Abdoulaye Wade veut arriver très vite à « une seule initiative ».

Deux plans, un programme

Libéralisme. L’initiative de Wade a conduit à repenser la relation Nord-Sud. Selon lui, les aides économiques – et donc l’endettement – maintiennent les pays africains dans le sous-développement. Il prône une politique plus libérale basée sur l’investissement privé au niveau régional. Il compte en donner l’exemple en multipliant les contacts avec les pays africains, notamment le Nigeria et le Maroc. Il donne la priorité à quatre secteurs-clés : les infrastructures, l’éducation, la santé et l’agriculture.

Au sommet du G 8 qui s’est tenu ce jeudi, Thabo Mbeki a demandé de l’aide aux pays développés pour son programme destiné à faire décoller l’économie africaine. Contrairement à Abdoulaye Wade, Thabo Mbeki, Abdelaziz Bouteflika et Olusegun Obasanjo insistent sur les nouvelles technologies, les infrastructures, l’énergie et les transports. Ce choix stratégique s’explique par le fait que le Nigeria, l’Algérie et l’Afrique du Sud sont producteurs de pétrole et de gaz – et ont donc une politique énergétique prédominante -, alors que le Sénégal demeure un pays à vocation agricole. De plus, l’Afrique du Sud a fait depuis longtemps le pari des nouvelles technologies.

Mariage de raison

« Les deux projets sont complémentaires, nous travaillons à en faire un seul », a résumé devant la presse le président sénégalais. Même si les deux hommes, Abdoulaye Wade et Thabo Mbeki, s’en défendent, il n’en demeure pas moins qu’ils se disputent le leadership. Si la France a apporté son soutien inconditionnel à Thabo Mbeki, les Etats-Unis ne cachent pas qu’Abdoulaye Wade, plus libéral, leur inspire plus de sympathie. George Bush est allé jusqu’à qualifier le Sénégal de « véritable gemme en Afrique ». Et de saluer ses réformes économiques.

Les deux présidents sont arrivés à la conclusion que les deux programmes sont effectivement complémentaires et ont demandé à leurs experts respectifs d’en faire une seule copie. À suivre.

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