Les 149 pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont entendus in extremis à Hong Kong, sur un accord qui marque un relatif tournant dans la libéralisation du commerce international, notamment en faveur des pays africains. C’est aussi une timide victoire pour les producteurs de coton africain puisque la fin des subventions à l’exportattion des pays riches est prévue dès 2006.
La réunion ministérielle de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) s’est achevée, ce dimanche à Hong Kong, sur un accord, obtenu à l’arraché, déterminant pour les relations commerciales entre pays riches et pays pauvres. Les producteurs de coton africain, représentés par le groupe des quatre – Bénin, Burkina Faso, Tchad et Mali -, après l’échec retentissant des négociations de Cancun, ont obtenu la fin des subventions aux exportations de coton pour 2006.
Plus globalement, les pays riches se sont engagés d’ici 2013 à ne plus subventionner leur agriculture. L’une des principales revendications des pays en voie de développement est ainsi satisfaite.
Le problème n’est pas réglé pour autant
Cet accord, adopté à l’unanimité par les 149 pays membres de l’OMC, permettra également aux 32 pays les moins avancés (PMA) d’exporter, à compter de 2008, 97% de leurs produits vers les pays développés sans contingentement et sans avoir à s’acquitter de droits de douane.
A Hong-Kong, les membres de l’OMC se sont d’ailleurs fixés le 30 avril 2006 comme date-butoir pour adopter « le projet d’accord global du cycle de Doha » qui porte sur ce thème. Pour Pascal Lamy, le directeur de l’OMC, cette rencontre a permis de remettre les négociations sur les rails, après «une période d’hibernation».
L’accord de Hong Kong ne règle pour autant pas le problème de fond et les producteurs africains sont loins d’être satisfaits. Car les subventions octroyées, notamment par les Etats-Unis premier producteur mondial, ne le sont pas à l’exportation. Elles restent largement distribuées en interne. Ainsi les 25 000 producteurs étasuniens se voient chaque année épaulés de quelque 4 milliards de dollars de subventions par Washington. L’avancée majeure par rapport à Cancun demeure que, cette fois-ci, le Sud a réussi à faire entendre sa voix à la table des négociations. Un début timide mais encourageant.