La Cour pénale internationale ne cache pas sa déception contre l’Afrique du Sud qui a refusé d’arrêter le Président soudanais Omar el-Béchir qui participait au sommet de l’Union Africaine.
Comme un chasseur qui vient de voir sa proie lui filer entre les doigts, la Cour pénale internationale est agacée. Elle ne cache en effet pas son mécontentement contre l’Afrique du Sud qui a refusé d’interpeller le Président soudanais Omar el-Béchir. Ce dernier participait au sommet de l’Union Africaine. La CPI, qui a émis un mandat d’arrêt international à son encontre, a exigé que l’Afrique du Sud l’interpelle et le lui livre. Sauf que Pretoria a préféré faire la sourde oreille. Alors qu’un tribunal de Pretoria statuait sur le cas du Président soudanais, ce lundi matin, l’avion du dirigeant a décollé de Johanesburg au même moment.
Un véritable affront pour la CPI qui estime que l’Afrique du Sud n’a pas effectué son devoir en refusant d’interpeller Omar el-Béchir car elle est membre de la Cour. « Nous sommes déçus qu’il n’ait pas été interpellé », a déclaré James Stewart, adjoint de la procureure Fatou Bensouda. Notre position a toujours été que l’obligation incombant à l’Afrique du Sud est claire, elle devait l’arrêter ».
De son côté, Washington s’est dit aussi préoccupé par cette situation, fustigeant l’attitude de l’Afrique du Sud. « Nous appelons le gouvernement sud-africain à soutenir ces efforts de la communauté internationale pour faire rendre justice aux victimes de ces crimes haineux », indique un communiqué du département d’Etat américain.
En 2009 et 2010, deux mandats d’arrêt ont été lancés par la CPI contre Omar el-Béchir, suite aux exactions et atteintes aux droits de l’Homme qui se déroulent dans la région du Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie aux violences depuis 2003. Selon l’ONU, plus 300 000 personnes sont mortes dans ce conflit qui fait toujours rage.