Le mandat d’arrêt international, dont fait l’objet le président Omar el-Béchir, « ne vaut même pas l’encre avec laquelle il a été rédigé », selon les autorités soudanaises. Depuis lundi, Omar el-Béchir, qui s’est découvert une âme de pigeon voyageur, tente avec succès de le prouver.
Le président soudanais Omar el-Béchir veut démontrer qu’il jouit d’une grande liberté de mouvement en dépit du mandat d’arrêt lancé, le 4 mars dernier, par la Cour pénale internationale (CPI) contre lui pour crimes de guerre et contre l’humanité. Il s’est rendu lundi en Érythrée, mercredi en Egypte et, ce jeudi, en Libye. Une escale avant l’Ethiopie où il est attendu dans la journée. Au Caire, le président soudanais qui a rencontré son homologue égyptien Hosni Moubarak, aurait déclaré que « le mandat d’arrêt ne vaut même pas l’encre avec laquelle il a été rédigé ». « C’est le message de ce voyage (en Egypte)», a poursuivi un responsable soudanais au Caire. Il (Le président soudanais) continuera à se rendre dans les pays qui s’opposent à la CPI et ils sont nombreux: tous les pays africains, arabes et de nombreux pays d’Asie ». C’est notamment le cas de l’Egypte qui ne cache pas qu’elle soutient le président soudanais dans son bras de fer contre la justice internationale. Le Soudan constitue, selon l’AFP, « une question de sécurité nationale » pour les autorités égyptiennes. Les deux Etats seraient liés par un accord de partage des eaux du Nil « très favorable au Caire ».
Celui qui n’avait pas peur de la CPI
Pourtant, il semble que Hosni Moubarak reçoive Omar el-Béchir plutôt pour tenter de le dissuader de se rendre au sommet de la Ligue arabe, qui débute le 30 mars au Qatar. La diplomatie égyptienne, très engagée dans la résolution du conflit israélo-palestinien, ne souhaite pas que la question palestinienne soit éclipsée par la présence d’Omar el-Béchir. Officiellement, selon Ahmed Aboul Gheit, le ministre égyptien des Affaires étrangères, les deux hommes ont évoqué « la situation au Darfour, les moyens de parvenir à une solution à ce conflit interne (et) de juger au Soudan » les responsables des atrocités commises au Darfour.
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