Omar Bongo : Monsieur « Françafrique »


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L’annonce du décès d’Omar Bongo, le président gabonais, lundi, a fait polémique. La France et le Gabon n’ont cessé de se contredire sur son état de santé. L’un affirmant que le chef d’Etat africain était décédé, l’autre assurant que celui-ci « était bien en vie ». Un imbroglio atypique qui, s’il fait sourire, révèle néanmoins les relations étroites entretenues entre les deux pays. Vidéos.

Impossible de parler de la Françafrique sans évoquer le nom du président Omar Bongo Ondimba. Après 41 années de règne, le chef d’ Etat gabonais a vu défiler plusieurs dirigeants français : de Georges Pompidou à Jacques Chirac, et nouer avec eux plusieurs accords économiques. Dernier en date : Nicolas Sarkozy. Après son élection, le président français l’avait appelé pour le remercier de « ses bons conseils » et reçu à l’ Elysée.

Des attentions qui en disent long sur les relations privilégiées entretenues entre Paris et Libreville. Comme le résumait habilement, Omar Bongo, dans une interview : « L’Afrique sans la France, c’est la voiture sans le chauffeur. La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant ». Un clin d’œil aux échanges économiques entre le Gabon et la France, attirée par les richesses naturelles du pays africain.

Toutefois des événements entachent leurs rapports. Notamment, l’affaire Elf, qui éclate en 1994 : plus de 300 millions de francs sont détournés des caisses du groupe pétrolier par ses dirigeants à la fin des années 80. Le président gabonais qui est impliqué, rétorque : « Pour l’instant, c’est une affaire franco-française (…) quand vous aurez mis de l’ordre dans vos histoires alors moi, Bongo, je monterai au créneau au nom du Gabon pour demander des comptes».

S’en suit le boycott du sommet franco-africain en 1998. Courroucé par l’attitude de son allié qui cherche à nouer des rapports économiques avec l’Afrique anglophone et lusophone, Omar Bongo boude la conférence. Officiellement, parce-qu’il refusait la fin du pré-carré français, et officieusement parce qu’à quelques jours des élections présidentielles, le chef d’Etat gabonais ne se sentait plus soutenu par la France…

Mais la «Françafrique» a la peau dure. Et Il en faudrait beaucoup plus à Paris et à Libreville pour arrêter leur collaboration. Malgré la plainte déposée par des associations accusant Omar Bongo de « recel et détournement de l’argent public », la justice française bloque l’enquête fin 2007. Et Nicolas Sarkozy défend son homologue gabonais : « Si à chaque fois qu’il y avait des enquêtes judiciaires, il fallait qu’on arrête nos relations, on ne les aurait pas arrêté simplement du côté africain… » En mai 2009, une autre plainte sur les biens « mal acquis » déposée par Transparency International (TI) est jugée recevable. Le Gabon crie au scandale puis se ravise. Rien ne doit troubler « la Françafrique ».

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