Omar B a le vent en poupe. Le chanteur de hip-hop togolais de 26 ans a fait un carton avec son premier album, Améssiamé. Il monte sur scène ce vendredi pour son premier grand concert solo live à Lomé, ville qui l’a vu naître.
Omar B est quasiment né dans la musique. Mais, après une première chanson lancée en 2005, c’est seulement l’année dernière qu’il accroche le public grâce à son morceau phare intitulé « Améssiamé », comprenez « tout le monde ». Puis, en juillet 2010, il sort son tout premier album. Un gros succès que ses fans s’arrachent. Entretien.
Afrik.com : Pouvez-vous nous parler de la genèse de votre premier album ?
Omar B : Mon album est sorti le 15 juillet dernier, il s’appelle « améssiamé », ce qui veut dire « tout le monde ». Le morceau parle du fait, au final, tout le monde aspire à une vie épanouie et heureuse. Tout le monde aspire à construire sa maison, à être en bonne santé… Je crois que cela parle justement à tout un chacun. Ca n’a pas été facile de le mettre sur pied. Je suis moi-même ingénieur du son donc j’ai réalisé la maquette seule. Après cela, après un désistement d’ordre financier, je me suis décidé à le produire seul. Cela fait longtemps que je suis dans le domaine, j’ai commencé depuis l’âge de 10 ans à chanter et à apprécier la musique. Puis deux autres morceaux sont sortis courant 2009 : « améssiamé » qui veut dire « tout le monde » et « o bé » qui signifie « ils disent ».
Afrik.com : Quels sont vos thèmes favoris sur votre premier album ?
Omar B : Ils sont nombreux, je parle de la vie, de l’amour, de dieu, de moi. La plupart du temps, les chanteurs parlent d’amour léger et simple mais moi j’ai fait l’option de l’essentiel. Je veux que lorsque les gens écoutent ma musique, qu’ils réfléchissent encore et encore.
Afrik.com : Vous montez sur scène le vendredi 12 novembre à Lomé pour votre tout premier concert. Le public peut-il s’attendre à une surprise ?
Omar B : Il va se passer beaucoup de choses ce soir-là, je veux surtout que cette rencontre avec le public serve à ce qu’il puisse découvrir ou redécouvrir Omar B. Concernant les autres artistes avec qui se serait sur scène, Phénix du groupe Phénix, et bien sur mes danseurs et danseuses. Il y aura aussi un percussionniste. Personnellement, je vais aussi jouer de la guitare. Je veux que mon public se sente comme en famille.
Afrik.com : Justement, en parlant de famille, votre père lui-même était chanteur. Comment en êtes-vous arrivé à la musique ?
Omar B : Presque tous les membres de ma famille sont chanteurs mais pas de manière professionnelle. Cela a été comme une évidence pour moi. Mon père, lui, il faisait parti d’un groupe. Je le suivais partout en concert et je l’admirais beaucoup. A l’époque, je n’avais que 10 ans et je lui faisais les backs. Malgré mon goût pour le chant, il m’a incité à faire des études. Entre temps, il y a eu un moment où j’ai un peu négligé les bancs de l’école. Il m’a alors retiré ma guitare. J’obéis beaucoup à mon père donc je me suis remis aux études et pour cette raison, je suis parti deux ans au Ghana. A mon retour j’ai poursuivi des études d’ingénieur du son. Je le respecte énormément, il a toujours été mon premier fan. Il m’a donné toute liberté pour réussir dans la musique. J’ai grandi auprès de lui. On est très proche. Je lui dois ma carrière. Il compte beaucoup pour moi.
Afrik.com : Vous avez vécu au Ghana voisin. Quelles différences majeures faites-vous entre l’univers musical dans ce pays et au Togo ?
Omar B : Le Ghana est tellement en avance au niveau musical, ce n’est même pas comparable. Là-bas, je connais un artiste dont le cd fait un tabac à Accra comme le mien le fait à Lomé, mais lui est en train de se construire une vie confortable alors que moi je suis toujours à pied. Ce n’est pas normal ! L’aide que les gens nous apportent n’est un atout de taille mais les structures officielles manquent. Or, nous voulons faire pas mal de choses pour ce pays. Les vrais artistes on les remarque car ils ont ce quelque chose en plus pour toucher les gens, donc il faut que le pays nous pousse davantage. J’ai certains fans qui me soutiennent moralement et financièrement comme Sidonie et son mari par exemple. Et cela m’apporte beaucoup.
Afrik.com : Vous avez une formation d’ingénieur de son. Vous auriez pu continuez dans cette voie, alors pourquoi avoir choisi la chanson ?
Omar B : C’est mon travail. J’ai le souhait de communiquer avec tout un chacun afin d’apporter ma touche personnelle à la vie de tout le monde. Lorsque je chante, je pense à l’impact que mes paroles peuvent avoir sur ceux qui vont m’écouter. Ainsi, je sais que ce sont des mots qui vont atteindre directement des dizaines de personnes, alors j’essaye de donner le meilleur de moi, des conseils et du soutien. Un peu comme le faisait Michael Jackson. J’aurais aimé faire un duo avec lui car c’est sa personne qui me plait, il est hors-pair. J’ai pleuré en apprenant son départ.