Le Premier ministre japonais, Yoshiro Mori, a achevé aujourd’hui sa visite officielle en Afrique du Sud. Arrivé lundi pour une tournée d’une semaine sur le continent, il a affiché de solides ambitions dans les domaines des nouvelles technologies et de la lutte contre le Sida. Prochaines étapes : le Kenya et le Nigeria.
« Je veux réitérer le ferme engagement du Japon en Afrique, une terre qui détient la clé du futur de l’humanité ». Le Premier ministre japonais, Yoshiro Mori, a annoncé hier, au terme de sa visite de deux jours en Afrique du Sud, sa volonté de resserrer les liens de son pays avec les nations africaines. C’est au Kenya et au Nigeria qu’il doit maintenant se rendre pour achever une tournée africaine qui se termine samedi.
Hommage à l’Afrique des progrès
Yashiro Mori a promis une coopération exceptionnelle dans les domaines de la lutte contre le Sida et des nouvelles technologies. Il a déclaré que son pays engagerait 18 milliards de dollars sur cinq ans pour introduire les nouvelles technologies et lutter contre les maladies infectieuses sur le Continent Noir.
Avec l’un des plus gros budgets d’aide au développement de l’Afrique, le Japon constitue un partenaire de choix pour un pays comme l’Afrique du Sud. L’investissement nippon y a allègrement atteint les 500 millions de dollars en 1999. Et la valeur des échanges entre les deux pays s’est élevée, dans la même période, à près de 3 milliards de dollars.
Visiblement peu en mal d’expressions emphatiques, le chef du gouvernement nippon a annoncé « le nouveau commencement de la diplomatie globale » du Japon en Afrique. Il a également assuré ses interlocuteurs sud-africains de son « engagement inaltérable ». Le XXIe siècle « verra enfin l’Afrique faire de grands progrès (…), il n’y aura pas de paix et de prospérité dans le monde en ce siècle à moins que les problèmes de l’Afrique ne soient résolus ».
Soutien aux trois grands d’Afrique
Le Premier ministre japonais a aussi annoncé son intention de reconduire l’expérience des Conférences Internationales de Tokyo sur le Développement Africain (TICAD) qui ont lieu tous les cinq ans depuis 1993. La TICAD de 1998 avait attiré un millier de participants venus de tous les pays africains et asiatiques. Et de tout ce que comptent les deux régions en bailleurs de fonds et organisations d’aide internationale.
Nain politique, géant économique, le Japon fonde toutefois sa diplomatie sur l’aide au développement et aux réfugiés, ainsi que la prévention des conflits. Yashiro Mori a profité de l’occasion pour annoncer le soutien de son pays au « plan de développement africain ». Sorte de plan Marshall de redressement des économies nationales auquel travaillent conjointement les présidents Mbeki, Bouteflika et Obasanjo. Les trois chefs d’Etat de ces nations phares du continent tentent de cordonner leurs efforts sur la dette, la quête d’investissements et les avantages commerciaux. Un coup de pouce qui, chuchote-t-on, vaudrait à Tokyo celui du trio dans sa campagne en vue d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.