Prévues cet après-midi, les obsèques de Nahel, le jeune de 17 ans abattu par un policier, font craindre le pire dans une France secouée par des violences inédites.
Plusieurs villes françaises sont secouées par les violences inédites, depuis la mort, mardi, d’un adolescent. Nahel, 17 ans, a été abattu par un policier, après une course-poursuite. Le jeune, originaire d’Afrique du Nord, ne disposait pas de permis de conduire. Il aidait sa mère, une chauffeuse-livreuses, dans la livraison de ses produits. Nahel, indique-t-on, est connu des services de la justice française, notamment pour un refus d’obtempérer.
En conférence de presse, le procureur de Nanterre, Pascal Prache, a fait part d’une enquête ouverte pour homicide volontaire par une personne dépositaire de l’autorité publique. « En l’état des investigations et des éléments recueillis, le parquet considère que les conditions légales d’usage de l’arme ne sont pas réunies », a indiqué le procureur. Ce qui enfonce davantage le policier tireur. Ce dernier n’a pas manqué de présenter toutes ses excuses à la famille éplorée. Une drame qui a déclenché plusieurs jours d’émeutes en France.
Des accusations totalement infondées
Les violences se sont poursuivies cette nuit, avec 2 560 incendies sur la voie publique. 1 350 incendies de véhicules et 266 feux ou dégradations de bâtiments ont été enregistrés, dont 26 mairies, 24 écoles et cinq établissements de justice. 31 commissariats, 16 postes de police municipale et 11 casernes de gendarmerie ont fait l’objet d’attaque. C’est dans ce contexte qu’auront lieu les obsèques de Nahel. Prévues cet après-midi, elles font craindre le pire.
Notons que la France a réagi aux accusations portées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. Vendredi, Paris a catégoriquement rejeté les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l’ordre. « Toute accusation de racisme ou de discrimination systémiques par les forces de l’ordre en France est totalement infondée », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères, dans un communiqué.
Aucun doute n’est permis
« Le dernier examen périodique universel auquel notre pays s’est soumis nous a permis d’en faire la démonstration », a poursuivi Paris. Et la diplomatie française de couper court à ces accusations qui ont fait le tour de la Toile donnant de l’eau au moulin des contestataires. « La France et ses forces de l’ordre luttent, avec détermination, contre le racisme et toutes les formes de discriminations. Aucun doute n’est permis dans cet engagement », a insisté le Quai d’Orsay.
Vendredi, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, a tenu un point de presse à Genève. « C’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre », a-t-elle déclaré. Une sortie qui a donc fâché Paris, qui n’a pas hésité à recarder cette personnalité onusienne.