Deux hommes et deux femmes pour sauver l’économie américaine. Le président des Etats-Unis a dévoilé, ce lundi, l’équipe qui devrait peaufiner son plan de relance de l’économie. Un projet considéré comme le plus grand programme fédéral depuis le « New Deal » de Franklin Delano Roosevelt en 1933, au lendemain de la Grande Dépression. L’actuelle situation économique des Etats-Unis et la démarche de Barack Obama poussent certains analystes à le comparer à l’ancien président Roosevelt.
Barack Obama sera-t-il le nouveau Franklin Delano Roosevelt ? C’est que veulent croire ses partisans et certains analystes. Comme son prédécesseur des années 1930, il hérite d’un pays en pleine récession économique. Et comme lui, il veut proposer, selon l’hebdomadaire Time de cette semaine, un « nouveau New Deal » pour sortir le pays de la crise actuelle.
La similitude ne s’arrête pas là. Barack Obama veut surtout agir vite, comme Roosevelt dès sa prestation de serment en 1933. « Il n’y a pas une minute à perdre » sinon les Etats-Unis « perdront des millions d’emplois l’an prochain », a-t-il déclaré ce lundi lors de la présentation de son équipe économique. Le nouveau président des Etats-Unis propose donc d’agir avec « célérité » et « hardiesse », pour « donner un coup de fouet » à l’économie.
Pendant l’hiver 1933-1934, le New Deal de Roosevelt a permis, entre autres, d’embaucher pour des travaux publics, près de 4,5 millions de personnes.
En 2008, cette mission reviendra aux quatre personnes qu’il vient de nommer: Timothy Geithner, 47 ans, confirmé au poste de secrétaire au Trésor. Lawrence Summers, 53 ans, prendra la tête du Conseil économique national. Christina Romer, 49 ans, dirigera le Conseil des experts économiques. Et Melody Barnes, 43 ans, présidera le Conseil de la politique économique intérieure, où elle suivra notamment la réforme du système de santé.
Un modèle de relance économique basée sur les dépenses publiques
La première tache de cette équipe sera de peaufiner le plan de relance concocté par Barack Obama, un plan inspiré du modèle keynésien axé sur la dépense publique. Il sera le plus grand programme fédéral depuis le « New Deal » que Roosevelt avait lancé en 1933 pour sortir le pays de la Grande Dépression, écrit Le Point. Ce plan devrait permettre, selon Barack Obama, de « remettre l’Amérique au travail » (un autre slogan de Roosevelt en 1933) grâce à la création de 2,5 millions d’emplois d’ici à 2011.
Mais cette ambition a un prix que Barack Obama ne veut, pour l’instant, pas révéler. Le nouveau président des Etats-Unis indique juste que les 175 milliards annoncés un mois plus tôt, seraient largement dépassés, car la crise a atteint aujourd’hui «des proportions historiques». La banque Goldman Sachs situe le coût de ce projet entre 800 et 1000 milliards de dollars, en plus des 700 milliards consacrés au sauvetage de l’économie.
Enfin, comme Roosevelt en 1933, Barack Obama et son entourage restent convaincus que cette crise, liée, il est vrai, à de réelles difficultés économiques, est aussi et surtout psychologique. Elle proviendrait, selon eux, d’un manque de confiance des investisseurs et des consommateurs. Leur ambitieux programme de relance économique produira-t-il le même effet que le New Deal ? Pendant les premiers mois de son mandat, Barack Obama est attendu sur sa capacité à ramener la confiance perdue et à relancer l’économie.