Barack Obama, le président américain, a fêté, jeudi 4 août, ses 50 ans. A la tête des Etats-Unis depuis bientôt trois ans, son combat contre Ben Laden et pour la réforme de la santé ont été, jusqu’à présent, ses principales victoires. Sa faiblesse s’est principalement fait ressentir sur la question du chômage et de l’endettement américaine. Florilège.
Le président américain, Barack Obama, a soufflé le jeudi 4 août ses cinquante bougies. Né le 4 août 1961 à Honolulu, à Hawaï, d’un père kenyan et d’une mère américaine, il est devenu, le 4 novembre 2008, le 1er président métissé des Etats-Unis. Son élection a déclenché un enthousiasme sans précédent et a développé ce que l’on a appelé l’ « Obamania ». Face à la gravité des enjeux économique et politiques, cette popularité grandissante a été un atout majeur pour lui. Toutefois, il a toujours été conscient que tout cela pouvait se transformer en déception s’il ne parvenait pas à répondre aux attentes du pays. Lors de son accession à son poste de chef des Etats-Unis, Barack Obama a hérité de deux pays en guerre : l’Irak et l’Afghanistan. Presque trois ans après son élection, les trois principales victoires d’Obama ont été de mener a bien le désengagement des Troupes américaines d’Irak, d’éliminer Oussama Ben Laden et d’avoir réformé la loi sur la santé. La plus importante réforme depuis les années 1960. Mais le défi économique reste le plus lourd a relever : la question du chômage et celle de l’endettement des Etats-Unis restent à régler pour Obama, bien que le Congrès ait accepté, le 31 juillet, le relèvement de la dette.
Ce qui a fait la joie des Américains
Combattre l’insécurité a été et est l’une des principales préoccupations de Barack Obama. Une lutte sans répit contre le terrorisme qui lui a d’ailleurs permis, avec la mort de Ben Laden le 2 mai 2011, de se positionner comme vainqueur affirmé. Le chef d’Al-Qaïda a été tué à Abbottabad, au Pakistan, lors d’une opération commando des forces américaines.
Autre point culminant de sa politique, la réforme de la santé. Le 22 mars 2010, la presse américaine saluait la victoire de Barack Obama, après le vote de la réforme de l’assurance maladie au Congrès. Elle a été la plus importante législation sociale jamais connue depuis les années 60. Ainsi, les Américains ont aujourd’hui accès à la couverture santé presque universelle. Mais cette réforme est dans le collimateur des républicains. Tous les représentants républicains souhaitent l’abrogation pure et simple de ce qu’ils ont appelé l' »Obamacare ». Ils estiment que les dépenses et les impôts vont augmenter et que des emplois seront a terme supprimés.
Le talon d’Achille d’Obama
Le taux de chômage a atteint 9,2% de la population américaine. L’embellie que connaissent actuellement les Etats-Unis sur le front de l’emploi est minuscule. Les statistiques du département du Travail, publiées jeudi 4 août, n’ont que très légèrement baissé lors de la dernière semaine de juillet. Mais pour l’heure, il est encore tôt pour tirer des conclusions définitives sur une éventuelle reprise du marché du travail. Pour autant, les analystes restent sceptiques quant à la possibilité d’observer une amélioration. Sur ce plan, Obama a sans nul doute encore du chemin à faire.
La dette américaine a été l’un des sujets sensibles de ces deux derniers mois. Elle s’élève à plus de 14 000 milliards de dollars. Et ce n’est qu’au bout de deux mois de désaccord entre démocrates et républicains qu’un accord politique a été trouvé. Dans la nuit du 31 du juillet, le Congrès a accepté de relever le plafond de la dette américaine de 2000 milliards de dollars. Depuis le président Reagan, le Congrès a relevé 39 fois le plafond de la dette dont 11 relèvements ces dix dernières années.
L’autorité du président des Etats-Unis a partiellement été remise en cause dans cette affaire. Obama a dû faire d’énormes sacrifices en faveur de ses adversaires politiques en échange d’un relèvement de la dette. Ce comportement a rendu furieux les parlementaires censés soutenir le président américain. D’ailleurs, lors du vote pour l’accord budgétaire, la moitié des démocrates, le parti d’Obama, ont voté contre alors que trois quarts des républicains ont voté en faveur de ce relèvement. Alors que les Etats-Unis ont réussi à atteindre leur plus bas niveau d’imposition, le pays est confronté à un éventuel relèvement des impôts, lit-on sur Cameroonvoice.com. Obama a du accepter que la totalité de la réduction envisagée du déficit budgétaire américain se fasse sous forme de crédits publics, civils et militaires.
L’Héritage de la guerre
A son accession au poste de président des Etats-Unis, Obama a hérité de deux pays en guerre, suite aux décisions de son prédécesseur George W. Bush: l’Irak et l’Afghanistan. Sa première grande décision internationale a été de rapatrier 4000 soldats d’Irak. Selon Lefigaro.fr, le commandant des forces américaines en Irak, le général Petraeus, a estimé qu’il était possible d’envisager une réduction ultime des effectifs de 30 000 hommes d’ici l’été prochain. En ce qui concerne l’Afghanistan, selon France-Amérique.com, Barack Obama a annoncé, le 22 juin 2011, le retrait d’ici à l’été 2012 du tiers des forces américaines, soit 33 000 hommes. Dans un même temps, il a annoncé le retrait, dès cette année, de 10 000 hommes présents en Afghanistan. Les soldats américains retrouvent le chemin des casernes!
Le 28 août 2008, Barack Obama promettait d’intervenir là où ses prédécesseurs ont échoué. Pourtant la question du chômage, entre autres, est un problème non résolu. Et la dette américaine n’a pas joué un rôle positif dans sa cote de popularité. Barack Obama brigue un second mandat en 2012. Ses trois principales victoires, le désengagement d’Irak, la mort de Ben Laden et la réforme de la santé, seront-elles suffisantes pour lui permettre de remporter les prochaines élections ?
Reste la vision indéniablement positive qu’Obama a su restaurer de l’action des Etats-Unis d’Amérique dans le reste du monde : de la superpuissance expansionniste et arrogante qui faisait fi des avis de l’ONU et n’hésitait pas a déclencher une guerre illégale au mépris de la communauté internationale, Obama a fait une puissance modeste, respectueuse du droit, soucieuse de bien traiter l’ensemble des pays africains, recevant a Washington les présidents des pays francophones traditionnellement moins proches des Etats-Unis…
Le changement d’image est donc radical… Mais dans quelle mesure les électeurs de Barack Obama y seront-ils sensibles? Telle est là encore la question!