Guehi Léon, alias O’Nel Mala, s’est imposé, en quelques années, comme l’une des figures incontournables de la scène musicale chrétienne en Côte d’Ivoire. Ce jeune homme de 31 ans a choisi de mettre sa voix au service de Dieu. Entretien.
« Jésus Christ revient, ce n’est pas un conte de fée, ce n’est pas une farce […] ce sera trop beau, trop merveilleux, trop splendide pour que tu rates ça ! » se plaît à proclamer Guehi Léon alias O’Nel Mala. Un propos que ce jeune homme de 31 ans s’évertue, depuis son plus jeune âge, à décliner en chanson. Il côtoie, en effet très tôt la musique chrétienne. Quand il débarque à Abidjan (capitale de la Côte d’Ivoire), au début des années 90, c’est pour devenir artiste et mettre au service de Dieu son exceptionnel organe vocal. En 1999, il sera choisi pour interpréter l’hymne national de la Côte d’Ivoire lors d’un concerto organisé pour la fête de l’Indépendance. Un an plus tard, il sort son premier album qui passera inaperçu. La consécration n’est pourtant pas loin, elle arrive en 2002 avec La Prophétie son dernier album. S’il était écrit que Mala (« je suis sauvé » en Dan, ethnie de l’Ouest de la Côte d’Ivoire), serait un artiste de premier ordre alors la prophétie qu’il évoque est en partie accomplie. Rencontre avec un chrétien convaincu mais aussi un artiste de talent.
Afrik.com : Votre dernier album est sorti en pleine de la crise ivoirienne. Comment avez-vous vécu cela ?
O’Nel Mala : En tant que serviteur de Dieu, nous nous laissons guider par lui. Je pense que d’une certaine manière, Dieu préparait le cœur des Ivoiriens à travers ma musique, en me précipitant notamment en studio pour concevoir, dans de bonnes conditions, cet album. C’est au remastering que la guerre a éclaté. Mon producteur était un peu craintif. Mais mon manager et moi l’avons rassuré et il a pris le risque. L’album est sorti en décembre 2002 et il a connu un énorme succès en Côte d’Ivoire.
Afrik.com : Comment êtes-vous venu à la chanson religieuse ?
O’Nel Mala : C’est héréditaire. Je suis né dans une famille chrétienne. Ma mère chantait des chants traditionnels à la gloire de Dieu. Ma vie, c’est une vie pour Dieu.
Afrik.com : Comment expliquez-vous que la chanson chrétienne ait aujourd’hui autant de succès en Afrique et plus particulièrement en Côte d’Ivoire ?
O’Nel Mala : C’est simple, nous vivons les derniers temps (fait référence à la fin du monde, ndlr) et tout va mal dans l’Humanité et nous avons besoin de nous appuyer sur des vérités. C’est cela que les gens recherchent chez les Evangélistes. Il était grand temps que nous fassions découvrir cette musique aux autres. C’est aussi le résultat d’un processus. Les missionnaires avaient jusqu’ici une main-mise sur l’Eglise africaine qui s’est libérée. On a compris qu’il était possible de louer Dieu en tenant compte de nos valeurs culturelles.
Afrik.com : Comment définirez votre musique ?
O’Nel Mala : Ma musique est destinée à évangéliser. Je l’ai dénommée « Afrofusion ». C’est un genre musical qui s’inspire des rythmiques et mélodies traditionnelles qui sont adaptées à la modernité dans toutes ses composantes. Je pars du traditionnel que je retravaille à la sauce reggae, groove…La recherche est très importante. Je compose moi-même mes chansons et je les interprète en Dan, ma langue maternelle, et en français. Je suis percussionniste et je joue également du Yômmê, shaker traditionnel dan
Afrik.com : Justement, on retrouve également du zouk dans certaines de vos compositions…
O’Nel Mala : Tout le monde n’aime pas la même chose. On s’adapte au public. C’est une façon de permettre au message de Dieu de parvenir à tous.
Afrik.com : Quels sont vos projets ?
O’Nel Mala : J’aimerais me faire connaître au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire.