L’Afrique ne peut décoller économiquement, sans l’apport du secteur agricole. Nourrir qualitativement l’ensemble de ses enfants est un impératif catégorique du continent. Les opérateurs économiques et les leaders politiques présents à Libreville, à l’occasion du premier New York Forum Africa sont conscients de cela. « Il faut gagner la bataille de la production agricole dans le continent’’, a lancé le ministre gabonais de l’agriculture, Julien Nkoghe Békalé.
(De notre correspondant)
Longtemps marginalisé, le secteur agricole paraît aujourd’hui comme l’un des piliers du développement économique du continent, mieux encore le seul capable de révolutionner le monde rural, tout en assurant la sécurité alimentaire et le bien-être aux peuples. C’est fort conscients de ces enjeux que les décideurs politiques et économiques ont consacré une bonne partie de leurs travaux ce samedi à réfléchir sur les voies et moyens devant permettre de booster l’agriculture en Afrique.
« Aucun enfant africain ne doit plus manquer de nourriture. Nous devons tout faire pour développer le secteur agricole, lequel a été longtemps négligé. L’Europe et les Etats-Unis ont lancé la révolution industrielle. C’est de l’Afrique que partira la révolution agricole. La vision et la stratégie sont là. La volonté politique aussi. Ce qui manque ce sont les financements », a ajouté le ministre gabonais de l’agriculture, faisant un appel de pieds aux investisseurs agricoles.
Il a déclaré par ailleurs que son pays (Gabon) vient de créer un pôle agricole à Franceville (sud-est), avec une superficie de 65 mille hectares. Les investisseurs étrangers y sont invités. Les conditions d’exploitation des terres leurs sont très favorables. Selon le ministre gabonais, les opérateurs économiques étrangers auront 10 ans d’exonération fiscale, avec la liberté de rapatriement des capitaux, ainsi que d’autres avantages non énumérés.
L’investisseur agricole, Pierre Bordenave, prenant la parole au cours des débats, s’est pour sa part appesanti sur les techniques de valorisation des terres, lesquelles doivent impérativement précédées la production. Il a parlé dans ce sens de la viabilisation et de la protection des sols, ainsi que de la mise en place de la stratégie des filières. L’homme d’affaires estime également qu’il faut accompagner les producteurs agricoles et trouver un mode de développement économique adapté à l’Afrique et reposant sur les ressources humaines et la protection de l’environnement.
Magatte Wade, sénégalaise et opérateur économique du secteur agricole a de son côté lancé l’appel aux politiques, afin que le développement de l’agriculture soit au cœur des calendriers politiques dans tous les pays africains. ‘’ Le développement agricole doit s’accompagner aussi de l’évolution sociale des peuples’’, a-t-elle souligné.
Les opérateurs économiques et les leaders politiques ont au cours des débats affiché une volonté ferme de s’investir dans le secteur agricole et de mettre celui-ci au rang des priorités en Afrique. Ce qui va permettre notamment d’atteindre l’autosuffisance alimentaire dans le continent, mais aussi la transformation du monde rural, avec la construction des équipements collectifs.