NTIC en toc


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NTIC. Internet. Web mondial. Quel Etat oserait dire que son pays n’est pas connecté, ne surfe pas sur la vague, ne s’attaque pas à la  » fracture numérique  » ? Pourtant, le web en Afrique ressemble plus souvent au miroir aux alouettes qu’à la panacée universelle. Gros plan sur le Tchad : mirage technologique et lueurs d’espoir.

 » Je suis particulièrement heureux de lancer ce jour 20 octobre 1997 le Tchad sur les autoroutes de l’information « , écrit fièrement Idriss Deby sur le site de la présidence du Tchad. Discours claironnant, mais site toujours en travaux. Les liens ne marchent pas, les rubriques sont en cours de construction… Pas d’inquiétude à avoir cependant : le Tchad est en plein boom technologique, on nous l’assure.

Bluff numérique

 » La globalisation est en marche, Internet en est l’outil indispensable et le Tchad ne sera pas en reste. L’Etat fait de son mieux pour promouvoir les nouvelles technologies, d’ailleurs tous les départements et les ministères ont leur site aujourd’hui « , déclare Hassan Guedallah, conseiller du Premier ministre.

Traduction : quelques ministres ont un e-mail. Le nombre de connexions n’est pas recensé par les programmes de surveillance mondiale de l’évolution du net, car trop peu élevé. Tous les Tchadiens sont loin d’avoir le téléphone et l’unique centrale téléphonique du pays est déjà saturée. Le projet d’une nouvelle centrale d’appel a été évoqué, sans plus de précision. Le manque de moyens est évident.

Cyber cafés fantômes

A l’appui de ses dires, le conseiller apporte pourtant des preuves :  » Il y a également de nombreux cybercafés à N’Djamena « . Personne, au ministère de la Communication, n’est au courant. Mais c’est bien vrai : il y a 3 cybercafés à N’Djamena. Dans l’un des plus récents de ces établissements, ouvert il y a tout juste deux mois dans le centre-ville, trois ordinateurs sont connectés à la toile. Mais à 100 F cfa la minute (1 FF), Gérard, le patron, reconnaît qu’il n’y a pratiquement que des étrangers qui fréquentent sa boutique.

Lueur d’espoir

Et c’est dommage ! Car en marge des velléités gouvernementales pour mettre au pas de l’Internet un pays qui a sans doute des problèmes plus urgents, il existe une communauté tchadienne d’internautes très actifs. Regroupés sur le forum du sympathique site d’Hamid Kodi Moussa, des Tchadiens expatriés discutent librement de la politique, l’économie et la culture de leur patrie.

 » Et si nous utilisions Internet pour réfléchir, débattre entre nous et faire connaître notre point de vue sur l’avenir du Tchad ( ?) », propose Hamid à ses compatriotes. Une invitation qu’accueillent avec chaleur ceux qui ont les moyens de le faire, depuis leurs ordinateurs banchés aux USA, au Canada, en Algérie ou au Togo…

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