La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso a décidé de rapatrier quatorze stagiaires militaires en formation en Côte d’Ivoire. Une décision du chef d’état-major des armées burkinabè preuve de nouvelles tensions entre les deux pays.
Rappel d’étudiants burkinabè
Des « stagiaires militaires burkinabè en formation en République de Côte d’Ivoire seront mis en route à destination du Burkina Faso ». C’est ce qu’a indiqué une note du chef d’état-major des armées burkinabè, signé par le colonel-major Célestin Simporé. Un message qui remonte au 24 octobre dernier.
Le gradé a joint à sa requête une liste nominative de quatorze stagiaires burkinabè. Ces apprenants sont inscrits dans des classes allant de la sixième à la terminale. Ils sont tous scolarisés à l’École militaire préparatoire technique (EMPT) de Bingerville, une commune proche d’Abidjan. L’état-major burkinabè a décidé de prendre en charge la poursuite de leur scolarisation au pays des hommes intègres.
Une « mesure de réciprocité »
En effet, il a été retenu que ces élèves vont poursuivre leur scolarité au prytanée militaire de Kamboinsin (PMK), non loin de la capitale, Ouagadougou. Un rapatriement qui fait craindre un nouvel épisode de tension entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Seulement, du côté des autorités ivoiriennes, on relativise la situation, relève RFI. Mais difficile de voiler la tension.
« L’EMPT n’a pas été officiellement saisie. C’est un document interne des armées du Burkina, que nous découvrons comme tout le monde sur les réseaux sociaux », indique une source du journal. Non sans insister qu’il n’y a « pas de raison d’en faire une polémique ». Chose difficile, d’autant que certaines sources invoquent une « mesure de réciprocité » de la part des autorités du Faso.
Tensions entre le Burkina et la Côte d’Ivoire
Il se dit, en effet, que des élèves militaires ivoiriens, en stage dans les centres de formation au Niger et au Burkina Faso, seraient récemment rentrés. Un épisode qui intervient après des tensions entre les deux pays voisins en Afrique de l’Ouest. Il y a quelques semaines, deux gendarmes ivoiriens avaient été interpellés en territoire burkinabè. Les Ivoiriens avaient été arrêtés sur un site d’orpaillage clandestin.
Abidjan et Ouagadougou ont entrepris des discussions pour leur libération. En mars dernier, trois policiers ivoiriens avaient été interpellés au Burkina Faso, puis libérés. La délimitation des quelque 600 km de frontière qui les séparent est l’objet de tension entre les deux pays. Une situation qui pourrait expliquer les interpellations de membres des forces de défense et de sécurité ivoiriennes.
