L’Algérie a condamné «dans les termes les plus énergiques», le projet de confiscation des prémices de l’Ambassade algérienne au Maroc. Alger a promis de répondre aux «provocations» du Maroc.
Engagement du Maroc « dans une nouvelle phase escalatoire»
L’Algérie condamne «dans les termes les plus énergiques» le projet de confiscation des prémices de son Ambassade au Maroc. Le gouvernement algérien a affirmé qu’il «répondra à ces provocations par tous les moyens qu’il jugera appropriés». Preuve d’une nouvelle tension entre les deux voisins en Afrique du Nord.
«Le Royaume du Maroc s’est engagé dans une nouvelle phase escalatoire dans ses comportements provocateurs à l’égard de l’Algérie. Ces nouvelles provocations se sont manifestées récemment à travers le projet de confiscation des prémices de l’Ambassade de l’État algérien au Maroc», a condamné le ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Pour motif d’«extension du ministère des Affaires Etrangères», les autorités marocaines ont récupéré des assiettes foncières, situées à Rabat, et qui appartiennent à l’Etat algérien.
Dérogation aux obligations de la convention de Vienne
Dans un communiqué en date de ce dimanche, Alger dénonce «une violation inqualifiable du respect et du devoir de protection à l’égard des représentations diplomatiques d’États souverains que sanctuarisent tant le droit que la coutume internationale». Pour l’Algérie, «le projet marocain, qui s’inscrit en contravention avec les pratiques internationales civilisées, déroge gravement aux obligations de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques».
Laquelle convention, relève Alger, impose au Maroc «de respecter et de protéger les Ambassades sur son territoire, quelles que soient les circonstances». Et de hausser le ton : «l’Algérie condamne cette opération de spoliation caractérisée dans les termes les plus énergiques… Elle en dénonce, également, avec force, l’illégalité et l’incompatibilité avec les devoirs qu’assume tout État membre de la communauté internationale avec rigueur et responsabilité».
Alger promet de répondre à ces provocations par tous les moyens
«Le Gouvernement algérien répondra à ces provocations par tous les moyens qu’il jugera appropriés. De même, il aura recours à toutes les voies et à tous les moyens de droit disponibles, notamment dans le cadre des Nations Unies pour assurer le respect de ses intérêts», conclut la diplomatie algérienne dans sa communication. Une nouvelle escalade dans les relations entre les deux pays.
Tout récemment, en effet, l’Algérie avait autorisé l’ouverture d’un bureau au Parti national rifain (PNR) fondé en Belgique, en septembre 2023. Ce parti est pourtant qualifié de «séparatiste» par le Maroc. Et Rabat voyait en cette décision algérienne une ingérence dans ses affaires intérieures. Le Maroc accusait ainsi l’Algérie d’action de «soutien aux séparatistes». En tout cas, la décision de Rabat pourrait être perçue comme une réponse à cette action d’Alger vis-à-vis des Rifains.