Nouvelles technologies : la volonté africaine est Net


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Globe terrestre
Globe terrestre représentant une partie de l'Afrique

Les rencontres Bamako 2000 ont démontré l’enjeu d’Internet pour l’économie du continent et pour sa démocratisation.

Sur les autoroutes de l ‘information, on risque désormais de croiser une nouvelle figure : l’Afrique. Celle-ci a en effet démontré en mars dans la capitale du Mali, lors des rencontres Bamako 2000 présidées conjointement par Alpha Oumar Konaré et Guy-Olivier Segond -, sa volonté de ne pas rester à la traîne de la révolution technologique et culturelle de l’Internet. Hommes publics, chefs d’entreprises et hauts fonctionnaires, membres d’ONG… 1 500 participants venus d’Afrique et d’ailleurs ont débattu des enjeux des nouvelles technologies de l’information et de la communication. 1 500 alors qu’on en attendait 250 : « c’est un grand succès », signe du « véritable bouillonnement » qui s’opère autour de l’Internet sur le continent africain, selon Alain Clerc, coprésident de la Fondation du Devenir, une association membre du réseau Anaïs, organisateur de l’événement.

De fait, les chiffres confirment ce boom des nouvelles technologies : + 92% d’abonnements entre juillet 98 et septembre 99 (hors Afrique du Sud), selon l’Institut international pour la communication et le développement. Mais cette croissance s’effectue avec une disparité énorme entre les pays, et encore trop lentement au regard de l’explosion mondiale. L’objectif de Bamako 2000 était donc de donner un coup d’accélérateur à la diffusion des NTIC en faisant se rencontrer acteurs économiques et décideurs politiques, tout en popularisant certains acquis de l’Internet. Les adeptes du commerce électronique ont en profiter pour transmettre aux politiques quelques recommandations pratiques : baisse du droit de douane sur les équipements, reconnaissance de la signature et du contrat électroniques, un Salon des Innovations exposait entre autres un logiciel de développement d’application sur la gestion du budget des collectivités locales créé par l’ONG Safefod. Le grand public s’est lui précipité sur la centaine d’ordinateurs installés pour l’occasion.

Plus qu’une simple vitrine, la manifestation de Bamako entendait également faire réfléchir à la façon dont l’Internet peut être vecteur de démocratisation. Car si le bond technologique est accessible, en raison même des particularités de l’Internet et de son coût relativement limité, les participants ont souligné la nécessité que tous puissent en bénéficier. Dans une « Déclaration de Bamako », ils ont revendiqué comme principe fondateur de leur action future « la mise à disposition à tous les citoyens de l’accès aux services d’information lui permettant d’utiliser les réseaux dans un esprit de service public et garantissant la parité d’accès hommes / femmes. »

Selon Alain Clerc, Bamako aura marqué une « prise de conscience » des politiques africains de l’urgence d’emprunter la voie des NTIC. Il cite ainsi un Africain présent à Bamako : « Nous avons été discrets pendant la première révolution industrielle. Nous avons été discrets pendant la seconde révolution industrielle. Si nous restons discrets aujourd’hui, nous signons un arrêt de mort pour l’Afrique. »

Par Claire Aubé

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