L’ONG Cap Togo nous a envoyé, une semaine après le premier, un second extrait de son journal de voyage à Kpalimé, où elle a contribué à construire une bibliothèque scolaire.
Un an après son ouverture aux collégiens, les volontaires de Cap Togo étaient retournés à Kpalimé pour mettre en oeuvre l’ouverture de la bibliothèque pour les élèves des écoles primaires. Sur place, ils ont découvert une situation sociale dégradée : les enseignants, trop irrégulièrement payés par l’Etat, ont fait si souvent la grève en 1999 / 2000 que l’année scolaire a dû être prolongée jusqu’à l’automne prochain.
La quinzaine d’étudiants français a pris le parti d’adapter sa mission, en donnant un coup de main aux professeurs du collège pour aider les élèves à préparer leurs examens : » Les élèves de 3e ayant passé leur brevet, il ne nous reste que les élèves de l’école primaire avec laquelle nous travaillons et des élèves de 1ère et de terminale préparant les BAC I et II. L’essentiel de nos effectifs, soit une quinzaine de personnes, enseigne la matinée aux primaires. Bien que les examens soient finis pour eux, la majorité des élèves accepte encore de venir en cours. (…) A l’intérieur d’une même classe les différences de niveau, en Français et en Maths spécialement, sont déconcertantes. »
Les membres de Cap Togo mettent sur le compte du sureffectif des classes le fait que des élèves de niveaux très différents y soient réunis. Autre découverte, l’attrait pour les matières scientifiques : » parmi les membres de l’association seuls trois avaient de véritables compétences en sciences alors que la demande en sciences physiques, en biologie et surtout en mathématiques était colossale. Nous avons répondu à cette demande en renouant pour la plupart d’entre nous avec des matières oubliées de longue date. »
L’inconvénient de l’université
» En discutant avec des élèves nous avons pu comprendre pourquoi les sciences étaient tellement en vogue. Ici comme en France, les élèves peuvent suivre deux voies : la voie générale et la voie technique. La voie générale a pour inconvénient de mener à l’Université.
» Les conditions d’enseignement dans celle-ci, et le fait que des étudiants boursiers soient obligés de voler des épis de maïs grillés pour se nourrir tant l’argent fait défaut, témoignent de la crise de l’Université togolaise. Pour éviter ce trou noir, les lycéens optent de plus en plus souvent pour un bac technique leur permettant de travailler plus tôt, sans risquer de disparaître dans les méandres universitaires. Reste qu’une majorité d’élèves suit la voie générale, et pour la plupart une série scientifique. «