Encore des manifestations contre l’obscurité. Après les émeutes de Mambia (Kindia) et Boké, de nouvelles manifestations ont été déclenchées, mercredi, à Siguiri, au nord-est, à près de 800 km de Conakry. A la différence des deux précédentes manifestations celles de Siguiri sont jusque-là pacifiques. Aucun mort, aucun blessé.
Notre correspondant en Guinée
Ce mercredi 12 novembre, des manifestations contre l’obscurité ont commencé à Siguiri. Les manifestants réclament de l’électricité à la SAG (société aurifère de Guinée) qui exploite les mines d’or de cette partie de la Guinée, appelée Bourré.
Mercredi matin, les manifestants en colère ont barré la route qui part du centre-ville à la cité de la SAG. Pas de sortie, pas de rentrée. les travailleurs qui ont passé la nuit d’hier sont restés là, tout comme ceux du centre-ville qui voulaient rallier la citée située à 25 km du centre-ville Siguiri. Une source proche de la SAG (qui a requis l’anonymat), indique que les manifestants ont marché de Siguiri centre jusqu’à la cité de la SAG pour exprimer leur ras-le-bol. Toujours, selon la même source, vers la mi-journée, les manifestants sont revenus à Siguiri à bords des camions bennes mis à leur disposition par la SAG. Cette information nous a été confirmée par un jeune manifestant, Bamba Traoré »Socra », que nous avons joint au téléphone. Il raconte: » Nous voulons de l’électricité. Il faut qu’on nous donne du courant. C’est notre droit. On ne peut pas comprendre que la SAG qui s’enrichit sur nos dos ne puissent pas nous donner le minimum vital.. Nous allons manifester jusqu’à ce qu’on nous donne le courant. Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout… » Et le principal meneur du mouvement Moussa Diakité dit »paracétamol » président des moto-taxis à Siguiri de renchérir: » Nous ne souhaitons pas, mais en cas de mort, ces fils et filles seront considérés comme des martyrs. Parce que la cause est noble. C’est la défense des intérêts supérieurs de Siguiri. »
La direction de la SAG embarassée
Aux dernières nouvelles, Moussa Diakité nous a dit qu’une rencontre avec le préfet de Siguiri M. Condé venait d’avoir lieu. Au cours de cette rencontre, le préfet et son équipe ont proposé la réparation du groupe électrogène pour donner de l’électricité à Siguiri dans un délai de quatre jours. En réplique, les jeunes manifestants ont rejeté en bloc cette proposition. « Il faut impérativement connecter Siguiri sur la ligne de la SAG. C’est ce que nous réclamons. Et puis, aussi longtemps qu’on n’aura pas de l’électricité, il n’y aura pas de travail « , ajoutera un autre manifestant appelé Fafroko. Du côté de la direction de la SAG, nous avons appelé le chargé des Relations communautaires pour obtenir ses explications. Amadou Fofana, c’est son nom, nous a dit être en réunion avec la délégation gouvernementale venue de Conakry. » Rappelez-moi plus tard », a-t-il conclu laconiquement. Il en est de même pour le directeur des ressources humaines Tamnba Keita qui, lui, était en réunion avec l’infanterie de Siguiri.
Il faut préciser qu’il n’y a eu, mercredi, aucun mort, aucun blessé.
Les forces de sécurité qui sont venues de la Région de Kankan et de Siguiri avaient pour but de sécuriser les installations de la société minière, la SAG. Aucun coup de feu n’a été tiré, ont reconnu certains manifestants joints.
Toutefois, la ville est restée toute la journée paralysée. Les négociations sont en cours.