Les autorités rwandaises ont qualifié de «sans fondement» les accusations faites à leur encontre par leurs homologues rd-congolaises. Kigali est accusée d’avoir déployé 500 soldats dans l’Est de la RDC, en soutien aux rebelles du M23.
Alors que l’accalmie était espérée après l’intervention du Président angolais, qui, ayant reçu mission de l’Union Africaine, avait obtenu de Félix Tshisekedi la libération des deux soldats rwandais détenus par les Forces armées de la RDC, la réalité semble toute autre. L’espoir de retour à la paix entre les deux voisins était d’autant plus grand que l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, avait plaidé pour «une résolution pacifique de la crise actuelle» entre les deux pays.
Seulement, mercredi soir, le général Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, a accusé que «depuis l’arrestation de militaires de la force spéciale rwandaise dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, le Rwanda a changé la tenue de ses militaires pour dissimuler sa présence dans le territoire congolais aux côtés des terroristes du M23». Le gradé a en outre accusé que le Rwanda a déployé, «dans les environs de Chanzu, 500 militaires des forces spéciales, tous habillés d’une nouvelle tenue de couleur vert-noir et coiffés des casques de sa force spéciale».
Des accusations balayées d’un revers de main par les autorités rwandaises. Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, a en effet confié à l’AFP que «par le biais de notre ministre des Affaires étrangères comme de notre représentant permanent aux Nations Unies, le Rwanda a dit clairement sa position. Nous n’avons aucun intérêt dans une crise et ne répondrons pas à des accusations sans fondement». Pour sa part, le porte-parole de l’armée rwandaise, le colonel Ronald Rwivanga, a indiqué : «Nous ne commentons pas des rumeurs».
Rappelons que fin mai, l’armée rd-congolaise avait affirmé avoir capturé sur son territoire deux militaires rwandais. Information que les autorités de Kigali avaient démentie, assurant au contraire que ses deux soldats avaient été enlevés par des rebelles hutus basés au Congo, du côté rwandais de la frontière. Un incident qui avait fait monter la tension entre les deux pays.