Une lueur d’espoir dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) ? Les États-Unis ont annoncé, le 4 juillet 2024, une trêve humanitaire de deux semaines qui a débuté le 5 juillet à minuit. Cette trêve concerne les zones de conflit dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où s’affrontent notamment les rebelles du M23 et l’armée congolaise.
Cette trêve va permettre aux populations civiles d’accéder à l’aide humanitaire, dont elles sont privées depuis de longs mois à cause des combats. Elle favorisera le retour des personnes déplacées dans leurs villages et créera un climat propice à la désescalade et à la reprise des discussions en vue d’un règlement pacifique du conflit.
Appels multiples au respect de cette trêve humanitaire
Cette initiative est saluée par de nombreux acteurs internationaux et congolais. L’Union européenne, l’ONU et les États-Unis ont tous appelé les parties en conflit à respecter cette trêve et à s’engager dans un dialogue constructif. Cependant, des incertitudes demeurent quant à la durabilité de cette pause. Le M23 a déjà exprimé des réserves quant à son application et des incidents violents ont été rapportés dans les zones concernées.
Malgré ces obstacles, la trêve humanitaire offre une occasion importante de mettre fin aux souffrances des populations civiles et de relancer le processus de paix en RDC. L’Est de la RDC est en proie à des violences menaçant la vie des populations. Cette trêve est la énième du genre à être signée dans cette partie de ce pays d’Afrique centrale.
Des trêves humanitaires qui s’enchainent
En 2008, par exemple, une trêve unilatérale avait été déclarée par le gouvernement congolais, pendant cinq jours, dans la province du Nord-Kivu, permettant à l’ONU de distribuer de l’aide humanitaire. L’année qui a suivi, les rebelles du M23 et le gouvernement congolais signent un accord de cessez-le-feu à Goma, mais les combats reprennent rapidement.
En 2013, un accord de paix est signé à Addis-Abeba entre le gouvernement congolais et plusieurs groupes rebelles, dont le M23. Cet accord prévoit notamment un cessez-le-feu et la création d’une force d’intervention neutre. En 2019, le gouvernement congolais et les groupes armés signent un accord de paix à Goma, connu sous le nom de « Programme de désarmement, démobilisation, réintégration et réinsertion communautaires (PDDRC) ».
Calvaire sans fin des populations civiles
Cet accord prévoit le désarmement des groupes armés et leur intégration dans l’armée congolaise ou la société civile. En 2020, une trêve humanitaire de 10 jours est décrétée par le gouvernement congolais dans la province du Nord-Kivu pour lutter contre la pandémie de Covid-19. En 2021, le M23 lance une nouvelle offensive dans la province du Nord-Kivu, mettant fin aux espoirs d’une paix durable.
Cette cascade de trêves est la preuve que la République Démocratique du Congo est engluée dans un cycle de violence qui dure depuis des années. Plus fragiles, les populations civiles paient le plus lourd tribut de cette violence. Et le départ des Casques bleus ne mettra pas fin à leurs souffrances.