Nouvelle série de manifestations annoncées par l’opposition kenyane


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Drapeau du Kenya
Drapeau du Kenya

Le Mouvement démocratique orange (ODM), principal parti de l’opposition kenyane, a annoncé vendredi que des manifestations de grande envergure seront organisées dès la semaine prochaine sur l’ensemble du territoire national afin de dénoncer la victoire du président Mwai Kibaki à l’issue des élections controversées et envoyer un message clair pour manifester son mécontentement.

L’opposition a appelé à trois jours de manifestations de masse, à compter de mercredi prochain, « afin de renforcer les efforts de médiation en impliquant les populations », avant le démarrage de la nouvelle série de pourparlers prévue la semaine prochaine pour trouver une issue à l’impasse politique actuelle.

L’Union africaine (UA) a nommé une équipe de trois éminentes personnalités africaines, dirigée par l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, qui auront la mission de jouer le rôle de médiateurs dans le but de régler la crise actuelle.

Les autres membres de l’équipe sont Benjamin Mkapa, ancien président de la Tanzanie, et Graca Machel, épouse de l’ancien président sud-africain, Nelson Mandela.

« Nous renforçons la médiation en impliquant les populations. Kofi Annan verra le message de manière forte et sans la moindre ambiguïté », a affirmé Anyang Nyongo, secrétaire général du Mouvement démocratique orange (ODM).

« Rien de bon ne peut sortir de cet acte diabolique. Nous allons manifester jusqu’à ce que la volonté du peuple soit respectée », a-t-il ajouté, s’exprimant à l’occasion d’une conférence de presse convoquée à Nairobi.

Ces commentaires intervenaient au lendemain de la déclaration faite jeudi, devant la presse, par le président de la Commission électorale du Kenya (ECK), Samuel Kivuitu, pour dénoncer le prétendu décompte final des votes de la présidentielle, dont la presse locale a rendu compte jeudi.

M. Kivuitu, tenu largement responsable de la crise post-électorale, a expliqué qu’il ne se sentait pas bien lorsque le décompte final des votes de la présidentielle se faisait et que, par conséquent, il n’avait participé à aucune opération, notamment à la publication des résultats.

La principale formation de l’opposition s’est tout de même réjouie des commentaires de M. Kivuitu, qu’il interprète comme rendant nécessaire la démission du chef de l’Etat kenyan.

« Les Kenyans ont le sentiment d’avoir été floués et trahis à la suite de la cabale montée par les éminences grises qui occupent aujourd’hui la présidence pour y mener leurs complots », avait déclaré à ce sujet M. Nyongo.

« La plupart de ces individus ont été rejetés par les électeurs, mais cela ne les a pas découragés ou n’a pas réduit leur pouvoir », a-t-il encore affirmé, à l’occasion d’une conférence de presse convoquée à Nairobi, en présence de Raila Odinga, qui revendique la victoire aux élections.

Renonçant à réprimer les mouvements de masse des partisans de l’ODM, comme cela était le cas au début de cette crise, le commissaire de Police, Major- général Hussein Ali, a lui aussi indiqué que les manifestations se poursuivront jusqu’au retour du pays à la normale.

« Il est du devoir de la police de veiller à ce que les manifestations se déroulent de manière pacifique. Nous appelons le gouvernement à cesser de sous-estimer l’intelligence des Kenyans », a déclaré M. Nyongo.

Pour sa part, le porte-parole du gouvernement, Alfred Mutua, a affirmé que le Kenyans devaient rejeter la violence et les appels à manifester, « qui n’améliorent pas les conditions de vie et contribuent plutôt à appuyer les méfaits politiques de quelques personnes ».

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