Les États-Unis ont décidé de transférer les migrants clandestins vers la base militaire de Guantanamo, à Cuba. C’est l’une des premières mesures fortes et très controversées prises par le Président Donald Trump après son élection pour un mandat de quatre ans. Par le passé, cette base avait déjà servie à accueillir des migrants en situation irrégulière.
Le gouvernement américain met en œuvre une nouvelle politique d’immigration sous l’administration de Donald Trump. Et l’une de ses mesures les plus controversées consiste à transférer les migrants clandestins vers la base militaire de Guantanamo, à Cuba. Alors que cette île est surtout connue pour abriter une prison de haute sécurité, utilisée pour détenir des suspects accusés de terrorisme depuis les attentats du 11 septembre 2001, elle devient désormais un lieu de détention pour des migrants illégaux.
Selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, les premiers vols transportant des migrants vers cette base ont déjà débuté. Ce 4 février 2025, Karoline Leavitt a confirmé que les premiers vols transportant des migrants illégaux avaient quitté les États-Unis pour la base de Guantanamo. Cette annonce est synonyme d’une nouvelle politique migratoire américaine plus sévère. Le Président Trump, qui avait déjà évoqué l’idée d’utiliser Guantanamo pour héberger des migrants, a ordonné la création d’un centre de rétention géant sur le site.
Une politique migratoire de plus en plus sévère
La base, principalement connue pour sa prison où sont détenus des prisonniers liés au terrorisme, pourrait désormais accueillir jusqu’à 30 000 personnes dans le cadre de la politique d’immigration stricte de l’administration Trump. Guantanamo, un lieu symbolique pour de nombreux observateurs, ne fait pas que retenir des suspects liés au terrorisme. Dans le passé, la base a également été utilisée pour détenir des migrants en situation irrégulière, notamment des réfugiés en provenance des Caraïbes, des Cubains et des Haïtiens fuyant la misère et les crises politiques dans leurs pays.
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L’annonce du transfert des migrants à Guantanamo survient dans un contexte où la question de l’immigration clandestine est devenue une priorité politique pour Donald Trump. Depuis son arrivée au pouvoir, l’ex-Président a fait de la lutte contre l’immigration illégale un pilier de son programme. Le dirigeant a pris des mesures drastiques pour endiguer l’arrivée de migrants en provenance d’Amérique centrale, mais aussi d’autres régions du monde.
Conditions de détention inhumaines à la prison de Guantanamo
Trump a également intensifié ses pressions sur les pays voisins des États-Unis. La Colombie a récemment été menacée de sanctions économiques et de droits de douane importants après avoir été accusée de ne pas prendre suffisamment de mesures pour empêcher l’arrivée de migrants illégaux sur le sol américain. Cette vise à dissuader les migrants de tenter d’entrer sur le territoire américain, en imposant des sanctions aux pays qui ne respectent pas les exigences de Washington en matière de contrôle migratoire.
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La prison de Guantanamo a fait l’objet de nombreuses dénonciations en raison de ses conditions de détention inhumaines et du manque de respect des droits fondamentaux des prisonniers. Sous l’administration Trump, la question des droits humains semble avoir été reléguée au second plan. Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a affirmé que Guantanamo était « l’endroit idéal » pour détenir des migrants en situation irrégulière. Il a ajouté que le Pentagone mettrait tout en œuvre pour soutenir l’expulsion et la détention de ceux qui se trouvent illégalement sur le territoire américain, sans préciser quelles mesures seraient prises pour garantir des conditions humaines de détention.
Durcissement de la politique migratoire sous Trump
La politique de répression migratoire de Donald Trump se caractérise par des expulsions massives. Depuis son entrée en fonction, des milliers de migrants ont été arrêtés à la frontière sud des États-Unis. Certains ont été rapatriés dans leur pays d’origine, tandis que d’autres ont été transférés dans des centres de détention, et notamment vers Guantanamo, comme le prévoit désormais la nouvelle directive de l’administration. Le Président Trump a exprimé son intention de renvoyer des millions de migrants illégaux dans leurs pays d’origine, une promesse qui a rencontré un certain soutien parmi ses partisans
Le durcissement de la politique migratoire amorcé par Donald Trump n’est pas une nouveauté. Depuis le début de son mandat, l’ex-Président a multiplié les mesures pour limiter l’accès aux États-Unis, qu’il s’agisse de la construction du mur à la frontière mexicaine, de l’augmentation des expulsions ou de la réduction drastique du nombre de réfugiés acceptés. L’extension de l’utilisation de Guantanamo pour la détention de migrants prouve que l’administration Trump est résolue à repousser toujours plus loin les frontières de l’immigration.