La Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest envisage de créer une monnaie commune pour les pays n’appartenant pas à la zone CFA. La nouvelle devise, l’Eco, devrait finalement voir le jour d’ici 2005. Elle est amenée à fusionner à terme avec le CFA pour unifier les 16 pays membres de la Cedeao.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) prépare l’avènement de sa monnaie unique. Première étape : la création d’une deuxième zone monétaire pour les pays qui n’appartiennent pas à celle du CFA. Son nom : l’Eco. Elle sera utilisée d’ici juillet 2005 par le Nigeria (le Naïra), le Ghana (le Cedi), la Guinée (le Franc guinéen), la Sierra Léone (la Leone), la Gambie (le Dalasi). Le Libéra (Dollar libérien) qui a signé, en 2002, la convention donnant naissance à l’Eco, a choisi d’opter pour un statut d’observateur.
La nouvelle monnaie sera gérée par une banque centrale dont la mise en place est préparée par l’Institut Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Imao). A terme, l’Eco et le F CFA (Coopération financière de l’Afrique de l’Ouest) devraient se fondre en une devise commune aux seize Etats de la Cedeao. Cette opération aurait dû se réaliser à la fin de cette année si le calendrier prévu pour la mise en place de l’Eco avait été respecté.
Une naissance retardée
« L’idée de la création de cette devise a été émise en 2000, à Accra (Ghana) et la convention de la seconde zone monétaire de la Cedeao a été signée fin 2000 à Bamako (Mali). Cette convention prévoyait la création d’une monnaie unique pour fin 2002 », indique Abdoulaye Barry, économiste principal au département des opérations de l’Imao. Pour y parvenir, les pays doivent se conformer à des critères de convergence. Ces derniers sont classés en deux catégories : ceux de premier et de second rang. Les premiers sont des critères fondamentaux tels qu’une inflation à un chiffre, un déficit budgétaire inférieur ou égal à 5 %, en 2000, et 4% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2002.
« Aucun des Etats concernés n’a pu se conformer aux critères de premier rang du fait de chocs internes et externes », poursuit l’économiste. Ce sont pour la plupart d’entre eux, à l’exception du Ghana, des Etats très instables politiquement, qui ont connu ou connaissent d’importantes tensions sociales. Depuis, selon Abdoulaye Barry, certains critères ont été assouplis. Aussi, la mise en place d’une monnaie unique à l’échelle de la Cedeao semble être en bonne voie, du moins techniquement, avec l’appui de l’Imao. En attendant la monnaie commune pour l’ensemble du continent prévue d’ici 2016 par l’Union Africaine (UA).