Nouvelle étape dans les relations franco-marocaines


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Emmanuel Macron et Mohammed VI
Le Président Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI

Emmanuel Macron entame, ce lundi, une visite d’État de trois jours au Maroc, symbolisant un nouveau départ dans les relations entre les deux pays, après trois années de tensions. Cette visite fait suite à l’invitation du roi Mohammed VI à la fin septembre et vise à établir une dynamique renouvelée pour les trois prochaines décennies, comme l’a indiqué l’Élysée.

Les deux nations, unies par un partenariat solide, expriment une « volonté commune » de renforcer leurs liens, en contraste avec les désaccords précédents qui avaient souvent été amplifiés par des critiques médiatiques au Maroc. Selon la politologue Khadija Mohsen-Finan, les tensions entre le roi et le Président étaient devenues presque personnelles. D’où la nécessité d’un rétablissement des relations et l’élimination des différends.

Accueil et agenda diplomatique

Avant Macron, la dernière visite d’un Président français au Maroc remonte à François Hollande, en 2013. Emmanuel Macron, qui avait déjà visité le pays en 2017 et 2018, est accompagné d’une importante délégation, dont le ministre de l’Intérieur et le ministre des Armées. À son arrivée, il sera accueilli par le roi avec une salve de 21 coups de canon. Les discussions prévues incluent la signature d’accords dans divers domaines comme l’énergie, l’eau, l’éducation et la sécurité intérieure.

Le roi organisera également un dîner d’État en l’honneur de Macron, qui prononcera un discours au Parlement et participera à un forum entrepreneurial. Les sujets centraux de cette visite incluront la lutte contre l’immigration illégale et le conflit du Sahara occidental. Ce dernier, considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose le Maroc aux indépendantistes sahraouis soutenus par l’Algérie.

Questions d’immigration et de coopération

Après la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur ce territoire, Rabat a pressé la France de faire de même. En juillet, Macron a déclaré que l’avenir du Sahara occidental devait s’inscrire « dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Ce qui pourrait ouvrir la voie à un rapprochement avec Rabat et à des tensions accrues avec Alger.

Concernant l’immigration, le nouveau Premier ministre français, Michel Barnier, prévoit de reprendre les discussions de manière constructive pour faciliter le retour des Marocains expulsés de France, sans agression mais en favorisant une coopération renforcée. En 2021, la France avait drastiquement réduit le nombre de visas accordés aux Marocains, provoquant une réaction négative de Rabat.

Opportunités économiques et stratégiques

Le Maroc est perçu comme un « hub » stratégique entre l’Europe et l’Afrique, notamment pour des projets de connectivité électrique. Ce rapprochement avec la France pourrait offrir de nouvelles opportunités aux entreprises françaises, qui avaient jusqu’à présent adopté une attitude plus discrète en raison des tensions. Par exemple, Airbus Helicopters pourrait signer un contrat pour vendre jusqu’à une vingtaine d’hélicoptères Caracal aux Forces armées marocaines pendant cette visite.

Le Maroc s’apprête aussi à accueillir la Coupe d’Afrique des nations en 2025 et la Coupe du monde de football en 2030, ce qui donne à la France l’occasion de partager son expertise en infrastructures. La France demeure le premier investisseur étranger au Maroc, avec près de 1 000 entreprises présentes, mais doit également faire face à la montée en puissance de la Chine et de l’Espagne sur le marché marocain.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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