En déplacement à Niamey pour porter un message du Président Patrice Talon, le ministre béninois des Mines n’a pas été reçu par le général Abdourahamane Tiani. Il s’agit là d’une nouvelle escalade entre le Bénin et le Niger, deux voisins en Afrique de l’Ouest.
Le ministre béninois des Mines, Samou Seïdou Adambi, s’est rendu au Niger pour une visite de travail de deux jours. L’objectif étant de de trouver une solution sur l’exportation du pétrole nigérien via le littoral béninois. L’officiel était par ailleurs porteur d’un message du Président Patrice Talon destiné au général Abdourahamane Tiani. Seulement, Niamey a fermé les portes.
Tiani refuse de recevoir l’émissaire de Talon
Lors d’un point presse tenu à Cotonou, mercredi soir, le ministre béninois a confié que le président de la Transition nigérien dernier n’a pas voulu le recevoir. Alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a levé ses sanctions contre le Niger, la situation reste tendue entre le Niger et son voisin le Bénin. La frontière terrestre entre les deux nations demeure fermée depuis le 30 juillet 2023.
Seulement, le Bénin vient d’ajouter une nouvelle mesure restrictive en interdisant la circulation fluviale illégale. Rappelons que la fermeture de la frontière terrestre est le résultat d’un coup d’État militaire survenu au Niger. Les autorités nigériennes, dirigées par une junte militaire, avaient initialement fermé leurs frontières avec tous les pays voisins en représailles aux sanctions imposées par la CEDEAO.
Perturbations importantes pour les populations locales
Le Bénin a rouvert sa frontière avec le Niger fin février 2024, conformément aux directives de la CEDEAO. Cependant, le Niger a maintenu sa frontière fermée, invoquant la présence de bases militaires françaises sur le territoire béninois comme motif principal. Cette accusation a été réfutée par les autorités béninoises, mais Niamey maintient sa position.
Cette situation de fermeture de la frontière a causé des perturbations importantes pour les populations locales, qui dépendent du commerce transfrontalier. Des tensions entre les deux pays ont également été signalées. Face au maintien de la fermeture de la frontière terrestre, le Bénin a pris la décision de mettre fin à la circulation fluviale illégale entre les deux pays. Cette mesure vise à limiter les activités de contrebande et de trafic illicite qui se déroulaient via le fleuve Niger.
Une médiation menés par le partenaire chinois
Cependant, cette décision risque d’aggraver les tensions entre les deux pays et d’avoir des conséquences économiques négatives pour les populations locales. Le Niger, en particulier, pourrait souffrir de cette nouvelle restriction, car il dépend fortement du commerce transfrontalier avec le Bénin. Malgré les tensions persistantes, une lueur d’espoir était apparue récemment dans les relations entre les deux pays.
Le Bénin a autorisé l’exportation de pétrole nigérien via son port de Sèmè Kpodji, levant ainsi une suspension qui avait duré quelques jours. Cette décision faisait suite à des efforts de médiation menés par le partenaire chinois exploitant l’oléoduc reliant les champs pétrolifères nigériens à la côte béninoise. Cependant, cette autorisation d’exportation est « ponctuelle et provisoire ». La réouverture permanente de la frontière terrestre reste conditionnée à la levée des restrictions par le Niger.