Nouvelle escalade entre le Bénin et le Niger : interdiction de la circulation fluviale


Lecture 3 min.
Frontières Niger Bénin
Frontières Niger - Bénin

Alors que la frontière terrestre entre le Bénin et le Niger est toujours fermée, malgré la levée des sanctions de la CEDEAO, Cotonou a officiellement mis fin à la circulation fluviale illégale entre les deux pays. Une décision qui ne sera pas sans conséquence, côté nigérien, surtout que le Bénin a renforcé ses relations avec le Nigeria voisin.

La fermeture des frontières terrestres entre le Bénin et le Niger est en vigueur depuis le 30 juillet 2023, suite à un coup d’État militaire au Niger. Les autorités nigériennes, dirigées par la junte militaire, ont initialement fermé leur frontière avec tous les pays voisins, en représailles aux sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Fin février 2024, le Bénin a rouvert sa frontière avec le Niger, conformément aux directives de la CEDEAO. Cependant, le Niger a maintenu sa frontière fermée, invoquant la présence de bases militaires françaises sur le territoire béninois comme motif principal. Des accusations pourtant réfutées par les autorités béninoises. Seulement, Niamey campe sur sa position de maintenir fermées ses frontières terrestres avec Cotonou.

Circulation fluviale entre le Bénin et le Niger interdite

Cette situation de fermeture de la frontière a causé des perturbations importantes pour les populations locales, qui dépendent du commerce transfrontalier. Des tensions entre les deux pays ont également été signalées. Seulement, depuis ce 23 mai 2024, les autorités béninoises ont officiellement mis fin à la circulation fluviale illégale entre le Bénin et le Niger. Cette décision a été prise suite ai maintien de la fermeture de la frontière terrestre entre les deux pays.

La circulation fluviale entre le Bénin et le Niger était auparavant tolérée, bien qu’officiellement non autorisée. Cette situation a conduit à des activités de contrebande et de trafic illicite. Les autorités béninoises ont annoncé qu’elles déploieraient des patrouilles fluviales pour faire appliquer la nouvelle interdiction. Des mesures de sécurité renforcées ont également été mises en place aux points de passage terrestres officiels.

Montée de crispation entre le Niger et le Bénin

Malgré la fermeture persistante de la frontière terrestre entre le Bénin et le Niger, une lueur d’espoir était apparue dans les relations entre les deux pays. Ce, lorsque le Bénin a autorisé l’exportation de pétrole nigérien via son port de Sèmè Kpodji, levant ainsi une suspension qui avait duré quelques jours. Cette décision faisait suite à des efforts de médiation menés par le partenaire chinois exploitant l’oléoduc reliant les champs pétrolifères nigériens à la côte béninoise.

D’ailleurs, le 19 mai, un premier navire chargé d’un million de barils de brut nigérien a quitté les eaux béninoises. Cependant, les autorités béninoises ont tenu à préciser que cette autorisation d’exportation est « ponctuelle et provisoire ». La réouverture permanente de la frontière terrestre reste conditionnée à la levée des restrictions par le Niger. Aujourd’hui, le constat est que la crispation monte entre les deux pays avec l’interdiction de la circulation fluviale entre le Bénin et le Niger.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News