Nouvelle Constitution : un nouveau souffle pour le Gabon ?


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Brice Oligui Nguema, président de la Transition du Gabon
Brice Oligui Nguema, président de la Transition du Gabon

Le Gabon s’engage dans une nouvelle phase de son histoire. Suite au coup d’État de 2023 qui a mis fin à l’ère Bongo, le pays est en pleine refonte de ses institutions. Réunis en assemblée constituante, les députés et sénateurs de la transition sont chargés de rédiger une nouvelle Constitution, promesse d’un renouveau démocratique.

Une nouvelle Constitution pour un nouveau départ

Le projet de Constitution, dont les contours se précisent, annonce des changements significatifs. Le régime présidentiel est renforcé, avec la suppression du poste de Premier ministre. Le mandat présidentiel est fixé à sept ans, renouvelable une fois. Et de nouvelles conditions d’éligibilité sont instaurées. Par ailleurs, le texte consacre le mariage comme une union entre un homme et une femme, rend le service militaire obligatoire et confirme le français comme langue officielle.

Ces dispositions, bien que encore sujettes à débat, marquent une volonté de rompre avec certaines pratiques du passé et de poser les fondations d’un nouveau modèle politique. La rédaction de la nouvelle Constitution s’inscrit dans un processus de transition de deux ans, piloté par le général Brice Oligui Nguema. Les autorités ont mis en place un dialogue national inclusif afin de recueillir les propositions de tous les acteurs de la société.

Un processus inclusif, mais sous haute surveillance

Cependant, l’ombre du pouvoir militaire plane sur ce processus. Les affiches appelant à voter « oui » au référendum, placardées bien avant la publication du texte définitif, témoignent d’une volonté de mener à bien ce projet dans les délais impartis. Le Gabon tente de se relever à la suite d’un putsch perpétré contre Ali Bongo Ondimba. Après l’annonce de la victoire de l’ex-président par le Centre gabonais des élections (CGE), le coup d’État est annoncé.

Le Président sortant venait pourtant de battre son principal rival, Albert Ondo Ossa, à l’issue d’un scrutin à un seul tour. L’opposant avait recueilli 30,77% des voix contre 64,27% pour le chef de l’État sortant d’alors. Le président du Centre gabonais des élections. Michel Stéphane Bonda, annonçait un taux de participation de 56,65%. Aussitôt après la publication des résultats, une dizaine de militaires annonçaient le coup d’État à la télévision.

Le projet de Constitution et la polémique !

Les putschistes indiquaient agir au nom d’un « Comité de transition et de restauration des institutions ». Il s’agissait de membres de la Garde républicaine, de soldats de l’armée régulière et de policiers. C’est par la suite que le nom du général Brice Oligui Nguema a surgi. Le gradé, un proche de la famille Bongo, est présenté comme étant derrière le coup de force. Depuis, il est à la tête de ce pays d’Afrique Centrale.

Rappelons que le projet de la nouvelle Constitution gabonaise avait fuité avant d’être rendu public. Il avait, en effet, fait son apparition sur les réseaux sociaux bien avant sa publication officielle. Une diffusion anticipée qui a plongé le pays dans une polémique, voire la confusion.

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