Nouvelle constitution au Burundi renforçant les pouvoirs du Président Pierre Nkurunziza


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Après le vote décrié par l’opposition, le président Pierre Nkurunziza pourrait maintenant briguer deux mandats supplémentaire. La coalition de l’opposition devrait déposer un recours et qualifie le référendum de fantasme.

La CENI vient d’annoncer les premiers résultats provisoires du référendum constitutionnel organisé le 17 mai. Selon elle, les électeurs burundais ont massivement soutenu des amendements constitutionnels qui pourraient permettre au président Pierre Nkurunziza de rester en fonction jusqu’en 2034 et de renforcer ainsi ses pouvoirs et «ce processus a été un véritable succès sur les plans organisationnel, politique et démocratique» a déclaré Pierre Claver Ndayicariye, président de la Commission Électorale Nationale Indépendant. Certains résultats de la diaspora ne sont pas encore disponibles mais ils ne pourront changer le résultat.

Pierre-Claver Ndayicariye, a précisé que 73% des électeurs avaient voté « Oui » au référendum pour changer la constitution, notamment la proposition visant à porter de 5 à 7 ans les mandats présidentiels actuels. Aucun changement à la limite de deux mandats n’a été proposé.

Dix-neuf pour cent ont voté «Non», avec un taux de participation de 96%. Plus de cinq millions de personnes s’étaient inscrites pour le référendum du 17 mai, selon des responsables

Le nouveau document élimine également l’un des deux vice-présidents constitutionnels du pays et transfère un certain nombre de pouvoirs du gouvernement au président, renforçant ainsi fortement ses pouvoirs en supprimant des contre-pouvoirs possibles.

La coalition de l’opposition conteste les résultats et compte déposer un recours. Samedi, Agathon Rwasa, chef du bloc Amizero y’Abarundi et l’un des rares dirigeants de l’opposition encore présents dans le pays, a affirmé que les forces gouvernementales avaient arrêté les opposants présumés et menacé d’assassiner ceux qui votaient contre la modification de la constitution : «Nous n’accepterons pas le résultat de ce référendum parce que c’est un fantasme», a-t-il dit.

«À écouter le président de la CENI, on dirait que tout est rose», fait remarquer Évariste Ngayimpenda, vice-président de la coalition d’opposition Amizero y’Abarundi précisant que «depuis l’annonce de ce processus, il y a des gens qui ont été menacés, intimidés, terrorisés, intimidés, voire tués jusque dans la campagne. Alors que dans tout ça ils ne disent rien, ils présentent les choses comme relevant du meilleur des mondes, je suis très très surpris».

«Le code électoral prévoit des procédures de recours, on va faire recours auprès de la cours constitutionnelle», a poursuivi Évariste Ngayimpenda.

Catherine Soi, d’Al Jazeera, rapporte cependant que Agathon Rwasa doute de pouvoir obtenir par la justice gain de cause et il prévoirait de déposer une pétition «pour faire une déclaration et montrer que l’opposition est mécontente de ces résultats, que c’était une imposture et il y avait beaucoup d’irrégularités».

Les Etats-Unis ont contesté les résultats du référendum constitutionnel dans un communiqué, déplorant le manque de transparence et l’absence d’observateurs lors de la consultation. Le communiqué américain dénonce aussi de «nombreux cas de harcèlement et de répression des opposants au référendum».

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