Nouvelle attaque meurtrière au Niger : 12 soldats tués à Tillabéri, la région reste sous haute tension


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Des soldats nigériens
Des soldats nigériens

Douze soldats nigériens ont été tués dans une attaque terroriste à Tillabéri, près de la frontière malienne. Cette embuscade, la seconde en un mois dans la région, illustre la persistance de la menace djihadiste dans la zone des trois frontières (Niger, Mali, Burkina Faso). Des attaques similaires frappent régulièrement le Mali et le Burkina Faso, mettant en évidence la nécessité d’une réponse régionale et internationale coordonnée.

Guerre asymétrique menée par des groupes armés terroristes

Le Niger a une fois de plus été endeuillé par une attaque meurtrière visant ses forces armées. Le vendredi 25 avril 2025, douze militaires nigériens ont perdu la vie lors d’une embuscade tendue contre une patrouille dans la région de Tillabéri, à l’ouest du pays, non loin de la frontière malienne. Cet incident s’inscrit dans une série d’attaques récurrentes dans cette zone instable, théâtre d’une guerre asymétrique menée par des groupes armés terroristes.

Selon un communiqué des Forces armées nigériennes (FAN) diffusé à la télévision nationale, l’attaque a eu lieu « sur la rive droite du fleuve », à environ dix kilomètres au nord de la localité de Sakoira. L’opération, nommée « Almahaw », visait la sécurisation de cette zone sensible. « Lâchement attaquée par des éléments terroristes dissimulés parmi les campements civils », la patrouille aurait résisté avec détermination, en attendant l’arrivée des renforts terrestres et aériens.

Exploitation de la porosité des frontières régionales

Les autorités militaires ont salué le courage et le dévouement des soldats tombés au combat, affirmant que « douze de nos valeureux soldats ont consenti le sacrifice suprême en défendant la nation, l’honneur et la liberté ». Cette perte souligne une fois de plus la vulnérabilité des forces de sécurité nigériennes face à un ennemi insaisissable, qui sait exploiter la complexité du terrain et la porosité des frontières régionales.

Il s’agit de la deuxième attaque grave survenue en l’espace d’un mois dans la région de Tillabéri. Le 22 mars dernier, dans le département de Téra, 44 civils avaient été massacrés dans le village de Fambita. Rassemblés pour la prière et le marché hebdomadaire, ces habitants ont été pris pour cible par des hommes armés, dans une attaque d’une brutalité extrême. Cet acte avait profondément choqué la population et attiré l’attention de la communauté internationale.

Attaques dans plusieurs autres pays sahéliens

La région de Tillabéri, située au cœur de la zone dite des « trois frontières » entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, est l’un des foyers de l’insécurité grandissante au Sahel. Depuis 2017, cette zone est régulièrement ciblée par les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique, qui y mènent des attaques aussi bien contre les civils que les forces de défense. Leur stratégie consiste souvent à s’implanter dans des zones reculées, à tisser des liens avec les populations locales ou à les intimider, puis à lancer des attaques-éclairs avant de se replier.

Des cas similaires ont été enregistrés dans plusieurs autres pays sahéliens, soulignant la dimension régionale de cette insécurité. Au Mali, par exemple, l’armée subit régulièrement des embuscades meurtrières dans les régions de Mopti et de Gao. En septembre 2023, plus de 60 soldats maliens avaient trouvé la mort dans une attaque d’envergure contre un convoi militaire à Bourem. Le Burkina Faso, quant à lui, reste l’un des pays les plus touchés : en juin 2022, une attaque contre la ville de Seytenga avait causé la mort de 86 civils.

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