Roch Marc Christian Kaboré a remporté l’élection présidentielle post-Blaise Compaoré dès le premier tour, avec plus de 53% des suffrages exprimés. AFRIK.COM revient sur le parcours du nouvel espoir des Burkinabè.
De notre correspondant à Ouagadougou,
Banquier de profession, Roch Marc Christian Kaboré est né le 25 avril 1957 à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso (province du Kadiogo, région du Centre). Son parcours scolaire commence en 1962 à l’école primaire publique Centre A de Ouagadougou. Après la chute de la première République, le 3 janvier 1966, l’affectation de son père à Tougan comme Commandant de cercle l’amène à poursuivre les cours à l’école primaire publique de ladite ville, qui l’accueillera jusqu’en février 1968. Il retrouvera la classe de CM2 de l’école primaire publique Centre B de Ouagadougou, suite à la réaffectation de son père dans la capitale, en février 1968. En juin de la même année, il obtient le Certificat d’études primaires élémentaires et est admis en même temps au concours d’entrée en 6ème des lycées et collèges.
Il intègre la Banque internationale des Volta
De 1968 à 1975, ses études secondaires entamées au Collège Saint Jean-Baptiste de la Salle à Ouagadougou sont sanctionnées, en juin 1972, par le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et en juin 1975 par le Baccalauréat du second degré, série D. Ancien scout, il a pratiqué le basket-ball lors de sa scolarité, notamment au collège Saint Jean-Baptiste de la Salle à Ouagadougou. Il portera même le maillot de l’équipe nationale dans cette discipline. Il est aujourd’hui le parrain du Rail Club du Kadiogo, équipe de première division du championnat national de football au Burkina Faso, qu’il a notamment remporté en 2005.
Roch Marc Christian Kaboré embrasse alors des études universitaires en sciences économiques à l’Université française de Dijon, à partir de la rentrée académique 1975-1976. Après le DEUG I, le DEUG II, la licence en sciences économiques, il décroche, en 1979, la Maîtrise en sciences économiques, option gestion, à l’Université de Dijon. Ses études de troisième cycle s’enchaînent aussitôt dans la même Université où il obtient, en 1980, un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gestion qui lui confère le Certificat d’aptitude en administration et gestion des entreprises de l’Université de Dijon. Rentré au pays pour mettre ses compétences au service de la nation, il intègre la Banque internationale des Volta (BIV) devenue Banque internationale du Burkina (BIB) après le changement d’appellation du pays.
Secrétaire exécutif du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti au pouvoir depuis 1999, Roch Marc Christian Kaboré en devient le président en 2003. Il en profite pour tenter de faire évoluer le parti que Blaise Compaoré n’utilise plus que comme un instrument de campagne. Toutes ses tentatives resteront vaines. En 2011, l’armée organise une fronde et les populations se mobilisent contre la vie chère. L’exaspération monte dans la rue. Devant l’impossibilité de réformer le parti, Roch Marc Christian Kaboré annonce, en 2012, son intention de ne pas briguer une nouvelle fois la tête du CDP.
Il s’oppose à la modification de l’article 37 de la Constitution
Lors des vœux au parti, Roch Marc Christian Kaboré loue la « transition réussie au Niger qui force l’admiration » et félicite la « classe politique nigérienne » et les militaires qui ont permis la transition. Il rappelle également qu’au Maghreb, au Moyen-Orient, « le vent du printemps arabe a soufflé et emporté des régimes dont la stabilité semblait garantie ». En 2012, Roch Marc Christian Kaboré quitte la direction du CDP comme il l’avait annoncé. Redevenu simple militant, il tente de dissuader le Président de modifier l’article 37 de la Constitution. Le jour de la fête de l’indépendance, le président de la République annonce, lors de son discours au peuple que la modification de l’article 37 fera l’objet d’un référendum. Il prend la même position lors d’une visite à Paris.
Le 4 janvier 2014, Roch Marc Christian Kaboré et deux autres piliers du CDP, Simon Compaoré et Salif Dialo démissionnent en signant une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent la « caporalisation » du parti et « ses méthodes de gestion fondées sur l’exclusion ». Ils seront suivis, le lendemain, par 72 autres membres du parti. Ils créent le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et Roch Marc Christian Kaboré en prend la tête.
De la chute de Blaise Compaoré à l’élection présidentielle de 2015
Le MPP rejoint les rangs de l’opposition et les mouvements de la société civile, dès février 2014. Les 30 et 31 octobre 2014, le peuple se soulève contre la modification de l’article 37 de la Constitution et chasse Blaise Compaoré du pouvoir. Le 1er novembre, le lieutenant-colonel Isaac Zida est nommé chef de l’Etat, avant qu’un accord sur les institutions de la transition ne soit signé entre l’armée, les partis d’opposition et la société civile, y compris ses représentants religieux. Devant la montée du mécontentement, Isaac Zida s’engage à rendre le pouvoir à un civil. C’est ainsi que Michel Kafando est nommé président de Transition. Le lieutenant-colonel Zida devient alors son Premier ministre. Ce gouvernement de Transition a pour mission principale l’organisation et la bonne tenue des élections présidentielle et législatives qui se déroulent le 29 novembre 2015.
Roch Marc Christian Kaboré, candidat du MPP à l’élection présidentielle, a entamé début mars 2015 une grande tournée dans l’ensemble des 13 régions du Burkina Faso pour aller à la rencontre des populations et de leurs besoins. Son message a été compris puis que le peuple burkinabè lui a donné le feu vert pour diriger le pays des homes intègres.