Nouveaux remous militaires en Guinée Bissau


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Drapeau de la Guinée Bissau
Drapeau de la Guinée Bissau

Le général putschiste, Asumané Mané, s’est proclamé chef d’Etat-major. Une gifle pour la légitimité du pouvoir civil.

L’armée de Guinée-Bissau à nouveau tentée par le putsch ? C’est la question qui vient immédiatement aux lèvres à l’annonce de l’auto-proclamation du général Asumané Mané à la tête de l’armée, ignorant de facto l’autorité du président civil Kumba Yala.

En 1999, le militaire à la tête d’une junte, avait renversé le précédent président Joao Bernardo Vieira : un point d’orgue dans une rébellion de onze mois, entre 1998 et 1999, qui opposait l’armée au pouvoir civil après que celui-ci ait limogé, précisément, Asumané Mané de son poste de chef d’Etat-major.

Le pays lusophone, indépendant depuis 1974, avait dû attendre janvier dernier pour voir revenir un civil aux affaires. Depuis cet été, une loi adoptée par l’Assemblée nationale stipule pourtant que le chef de l’Etat « est le chef suprême des forces armées ».

Opposition ambiguë

C’est donc en toute illégalité que le général, arguant de son mécontentement face aux nouvelles promotions militaires décidées par le président Yala, a décidé de limoger l’ancien chef d’Etat-major, Verissimo Correia Seabra, devant les chefs des corps d’armée réunis dans son QG.

Si le coup de force de M. Mané a été dénoncée par le gouvernement de Guinée-Bissau (un conseil des ministres extraordinaire s’est réunis pour trouver une issue à la crise) nombre de voix dans l’opposition ont joué une partition bien différente. L’Union pour le changement (UM) a salué l’initiative du général Mané, prétextant qu’elle stabiliserait la situation. L’ancien parti unique, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) a préféré condamner les déclarations de l’actuel ministre de la Défense, Fernado Correia Landim, qui qualifiait d' »antidémocratique » la décision des militaires.

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