L’affaire du petit Mohamed, un garçonnet retrouvé errant dans les rues de Marseille (Sud de la France) début août, a défrayé la chronique en France et en Algérie cet été. L’on pensait avoir vécu son épilogue lorsque Fatma, une Française d’origine algérienne âgée de 34 ans, avait déclaré être la mère de l’enfant. Mais cette dernière vient d’être confondue par un test ADN. Elle a été mise en examen et libérée sous contrôle judiciaire.
Mohamed toujours sans famille. Des tests ADN dont les résultats ont été révélés mardi indiquent que Fatma, la femme qui s’était présentée comme sa mère, a menti. L’enfant de deux ans et demi avait été retrouvé le 5 août errant dans la cité de Fonscolombes, située dans le troisième arrondissement de Marseille (Sud de la France). Pendant deux semaines, personne ne l’avait réclamé.
Amie ou nounou clandestine
Suite à un appel à témoin, Fatma avait été contactée en Algérie, où elle s’était rendue le 9 juillet au chevet de sa mère malade. Placée en examen en France le 20 août, la jeune femme d’origine algérienne a expliqué qu’elle n’avait pas pu emmener Mohamed au pays faute de passeport. Elle l’avait en conséquence confié à une amie ou une nourrice, selon les sources.
Seulement, la tutrice improvisée aurait perdu l’enfant. Et, étant irrégulière sur le territoire, elle n’aurait pas osé signaler sa disparition. Mohamed s’est donc retrouvé livré à lui-même dans les quartiers Nord de Marseille, pendant que celle qui l’avait à sa charge s’est évanouie dans la nature.
Ses autres enfants sont-ils les siens ?
Suite au verdict des tests ADN, Fatma a été interrogée mercredi et a expliqué avoir adopté Mohamed en Algérie, d’après le quotidien La Provence. Une information judicaire a été ouverte contre la jeune femme, jusqu’alors inconnue des services de police. Elle a été mise en examen pour « substitution d’enfant », ce qui pourrait lui coûter trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
Placée sous contrôle judiciaire, Fatma est aussi mise en examen pour « aide au séjour irrégulier » – pour être arrivée illégalement en France avec Mohamed – et pour « faux acte authentique », en raison de l’acte de naissance qu’elle aurait fait établir pour l’enfant une fois sur le territoire.
La Provence explique que Fatma a une autre épée de Damoclès au dessus de la tête : des tests ADN pourraient être pratiqués pour déterminer si ses quatre autres enfants sont bien les siens. En attendant, Mohamed reste dans un foyer mais le parquet a promis de « faire le maximum pour retrouver » ses parents.