Après une semaine d’attente, la liste du nouveau cabinet a été annoncée mardi soir par le secrétaire général du gouvernement, Félix Tyeoulou-Dyela. Mais elle reste incomplète. Sur une liste de 27 ministres, seulement seize postes ont été pourvus. La plupart ont été octroyés à des membres issus du parti présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI) ou du camp du Premier ministre Guillaume Soro, les Forces Nouvelles (FN). Les onze autres portefeuilles devraient trouver acquéreurs d’ici jeudi, date à laquelle doit se tenir le premier conseil des ministres et la mise en place de la nouvelle Commission électorale.
« Il fallait qu’on sorte un gouvernement aujourd’hui, puisque nous l’avions promis à la Côte d’Ivoire », a déclaré à RFI, jeudi, le Premier ministre ivoirien. Une promesse en partie tenue puisque Guillaume Soro n’a nommé que 16 ministres sur les 27 portefeuilles prévus, pratiquement tous issus du parti présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI) ou du camp de chef du gouvernement, les Forces nouvelles (FN).
Dans son nouveau cabinet, Guillaume Soro ne risque pas de se sentir dépaysé. Plusieurs des ministres nommés ont été reconduits à leur poste : Charles Koffi Diby garde son poste aux Finances, Désiré Asségnini Tagro à l’Intérieur et Michel Amani N’Gussan à la Défense. Pour rééquilibrer le gouvernement, le Premier ministre a indiqué que la plupart des 11 portefeuilles ministériels encore à pourvoir reviendraient aux deux principales formations de l’opposition : le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié et le Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara.
Laurent Gbagbo fait la fine bouche
Mais les tractations s’annoncent difficiles pour les onze ministères à pourvoir d’ici jeudi, date à laquelle doit se tenir le premier conseil des ministres et la mise en place de la nouvelle Commission électorale. Car même si Guillaume Soro affirme que des postes seront attribués à l’opposition, Laurent Gbagbo se montre réticent à l’idée de voir entrer dans son gouvernement ses deux partis rivaux : le PDCI et le RDR. Pour preuve, le président ivoirien a rejeté, mardi, la liste des ministrables proposés par les deux principales formations de l’opposition.
Du côté des attributions du nouveau gouvernement, rien ne semble avoir été modifié. La nouvelle équipe sera en charge, comme convenu, de conduire le pays à l’élection présidentielle, fixée à fin avril-début mai.
Depuis l’annonce de la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante décidée le 12 février par Laurent Gbagbo, la tension monte en Côte d’Ivoire. Secoué par des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, le pays attend la liste du nouveau cabinet, qui devrait marquer la fin des violences.
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