Le 30 juin prochain, la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’ouest mettra en circulation un nouveau billet de 10 000 F CFA. Relookée et sécurisée, cette nouvelle coupure devrait permettre aux autorités financières de lutter contre le faux monnayage qui ronge l’économie africaine.
Au recto, une parabole, un satellite, le signe arobase (@). Au verso, une forêt et un couple d’oiseau touracos. Voilà le visage du nouveau billet de 10 000 F CFA, légèrement plus petit que son prédécesseur, présenté lundi par la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’ouest (BCEAO). Il sera mis en circulation le 30 juin prochain dans les pays membres de l’Union économique et Monétaire ouest africaine (Uemoa) et cohabitera avec les anciennes coupures, qui demeureront valables. Ce billet de 10 000 francs appartient à une gamme plus large de nouvelles coupures de 5 000, 2 000, 1 000 F CFA et de nouvelles pièces de 500 et 200 F CFA qui seront lancées d’ici à la fin de l’année 2003.
Lutte contre la fraude
Le programme de modernisation de la monnaie fiduciaire répond à plusieurs objectifs. Le premier est le nécessaire renouvellement des coupures, malmenées par les nombreux échanges en liquide, préférés par les Africains aux cartes de crédits et aux chèques. Froissés, tachés, déchirés, les billets ont une durée de vie limitée et la BCEAO avait même envisagé, pour tenter de résoudre le problème, de distribuer gratuitement et en masse des porte-monnaies.
Les billets de 10 000 francs sont toutefois moins soumis à ces dégradations car moins manipulés. Leur renouvellement correspond au combat engagé par la banque centrale contre la fraude. Ces coupures, avec celles de 5 000, sont en effet les plus soumises à la contrefaçon. » Depuis le 25 mars 2002, date à laquelle de faux billets de 10 000 F CFA ont été introduits à l’Agence BCEAO de Cotonou, ce sont 100 millions de faux billets toutes coupures confondues, qui ont été saisis par les services bancaires de l’Union, sur une circulation fiduciaire de 1 635 milliards de F CFA « , a indiqué Lassina Bakary, le directeur national de la BCEAO, lors d’une conférence de presse. » C’est la première fois que notre monnaie est attaquée par une contrefaçon aussi avancée « , a-t-il ajouté.
La technologie au service de la sécurité
Face à la menace économique que constitue le faux monnayage, les autorités financières ont eu recours aux techniques les plus modernes afin de sécuriser les billets. La bande holographique discontinue, ou encore le filet de sécurité en surimpression empêchent de photocopier les coupures. La banque espère ainsi décourager les faussaires avec ces signes d’authentification sophistiqués et donner longue vie au nouveau billet de 10 000 francs CFA.
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