« Nostalgique Porto Rico » : sous ce titre vient de paraître un album magnifique, recueil de chansons à succès des années 40 à 60, époque à laquelle Porto Rico et Cuba faisaient danser le monde entier !
Voici une découverte comparable à celle que fut celle du « Buena Vista Social Club », disque paru en 1996 et redonnant vie à de nombreuses chansons cubaines oubliées, disque puis film devenus phénomènes mondiaux – le disque reste à ce jour l’album de musiques non occidentales le plus vendu à ce jour, avec plus de 8 millions d’exemplaires vendus !
Voici donc, dans la même veine – mais interprété ici par les interprètes originaux, car reprise de disques vinyls retrouvés à Porto Rico – ce « Nostalgique Porto Rico » (Buda Musique). La parenté des musiques cubaines et portoricaines est évidente à l’écoute, et pour cause : les allers-retours des artistes entre ces deux îles étaient fréquents. Ainsi par exemple, comme nous l’apprend le livret excellemment documenté du disque, le maestro Rafael Hernandez (1891-1965), star portoricaine et auteur de quelque 3.000 chansons, avait séjourné 5 ans à Cuba à partir de 1925, dirigeant l’orchestre du Tetro Fausto de La Havane, avant de s’installer quelque temps au Mexique.
La parenté de certains titres avec des compositions mexicaines est également perceptible à l’oreille, notamment dans les chants à 4 ou 5 voix masculines en polyphonie, et pour la même raison : car les artistes caribéens et latino-américains de l’époque voyageaient d’un pays à l’autre, passant parfois par les Etats-Unis où ils se rencontraient : New York fut, autant que les Caraïbes, le lieu de naissance de la « salsa », danse qui allait enflammer la planète… jusqu’à nos jours. Ainsi c’est à New York, où il avait émigré en 1926, que Pedro Flores (1897-1979) allait former ses célèbres Septeto Flores puis Cuarteto Flores, dont certains titres devinrent des « tubes » internationaux.
Ce qui frappe dans ce disque c’est : avant tout, l’excellence musicale de ces artistes qui, parfois autodidactes, avaient une maîtrise parfaite de leur instrument et des règles de l’harmonie dans un orchestre ; la variété des styles musicaux qui fleurissaient à l’époque, son, zarzuela, plena, mambo, rumba, danza, valse… ; mais surtout, le fait que la plupart de ces chansons étaient écrites dans un seul but : FAIRE DANSER LES GENS !
Car c’est bien le goût de danser et de faire la fête, propre aux peuples des Caraïbes, et directement hérité d’Afrique, qui a fait naître ces musiques merveilleuses, qui respirent bon la joie de vivre, et qui restent toujours prisées, près d’un siècle plus tard !
NOSTALGIQUE PORTO RICO, Plenas, guarachas, boléros et chansons jibaras, 1940-1960
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