La facture de l’intervention des forces armées tchadiennes au Mali est très salée. En trois mois, la guerre contre les groupes islamistes armés dans le Nord-Mali a déjà coûté plusieurs milliards de francs CFA aux contribuables tchadiens. Ce qui a fait grincer de nombreuses dents à N’Djamena.
(De notre correspondant)
Cinquante sept milliards de francs CFA, c’est le montant dépensé par le gouvernement tchadien en trois mois de guerre. Cela, pour financer les opérations de son armée au Nord-Mali. Selon le Premier ministre tchadien Joseph Djimrangar Dadnadji, qui s’exprimait lundi devant le Parlement, si la communauté internationale ne met pas la main à la poche, la présence des 2 250 hommes et 240 véhicules dans l’Adrar des Ifoghas coûtera quelque 90 milliards de francs CFA au contribuable tchadien, en une année. Des voix s’élèvent pour demander l’arrêt des frais. Des frais que La Misma (Mission internationale de soutien au Mali) va désormais prendre en charge financièrement.
Cette intervention tchadienne au nord Mali, coute beaucoup trop chère selon les députés, tant sur le plan humain que financier. Certes, la cause est noble. Mais les centaines de milliards engagés dans cette guerre auraient solutionné beaucoup de problèmes que nous, Tchadiens, vivons tous les jours, confie le député Rhakis Saleh au site Journaldutchad.com. Ainsi, avec 167 voix pour et une contre, les parlementaires du Tchad ont demandé au gouvernement que le retrait des troupes tchadiennes se fasse dans un délai raisonnable.
Le Premier ministre Joseph Djimrangar Dadnadji Ndjamena a rédigé un mémorandum d’entente pour obtenir de l’argent du fonds fiduciaire mis en place par l’ONU, fonds alimenté par des contributions volontaires. Face à cette levée de bouclier des parlementaires tchadiens, le patron de la force africaine au Mali, l’ancien président burundais Pierre Buyoya a annoncé mardi à Kidal que la Misma va prendre financièrement en charge le contingent tchadien.
Deux mille soldats tchadiens ont combattu aux côtés des forces françaises depuis le mois de janvier pour reprendre aux islamistes les villes du Nord-Mali (Gao, Tombouctou et Kidal), ainsi que les montagnes et les vastes zones désertiques.