La situation humanitaire au nord-Mali est alarmante. Ainsi, la région de Gao fait face actuellement à une grave insécurité alimentaire, causée notamment par le manque de céréales sur les marchés, l’augmentation des prix et l’isolement. C’est le constat de l’organisation internationale Oxfam. Une région où les prix des denrées de base ont augmenté jusqu’à 70 %.
(De notre correspondant)
Le coût de la vie devient de plus en plus cher à Gao du fait de l’opération militaire. C’est ce qui ressort d’une enquête menée tout récemment par Oxfam. L’ONG britannique indique qu’en janvier dernier, les prix des denrées de base ont augmenté jusqu’à 70 % sur les marchés du cercle de Gao. Ces prix, élevés et largement au-dessus de la moyenne des cinq dernières années, n’étaient pas stabilisés en février. Par ailleurs, Oxfam constate qu’en février 2013, le sorgho, le mil et le maïs n’étaient plus disponibles sur les marchés.
« à Gao, les prix ont augmenté et le riz local a connu une flambée de plus de 50 % depuis octobre dernier. Cela reste éprouvant pour la population qui, du fait de l’absence d’institutions financières, n’a pas d’argent liquide à sa disposition et ne pourra plus faire face à ses besoins essentiels si cela perdure », indique Philippe Conraud, directeur pays d’Oxfam au Mali.
Difficultés d’approvisionnement
Pour M. Conraud, l’intervention militaire menée au début de l’année a occasionné la fermeture des routes et le départ des principaux acteurs économiques qui ne sont pas revenus. « De plus, les petits détaillants, dont une majorité de femmes, ont perdu leurs marchandises et leurs fonds suite à l’incendie du marché des légumes lors des combats au sol en février. Ce petit commerce permettait aux plus pauvres de s’approvisionner parce que ne pouvant acheter que par petites quantités », ajoute-il.
Face à ce constat, Oxfam invite les acteurs humanitaires et les bailleurs de fonds à se mobiliser pour apporter une réponse rapide aux plus vulnérables. Au 15 mars 2013, l’appel d’urgence des Nations unies pour le Mali était financé à hauteur d’un peu plus de 56 millions de dollars, soit seulement 17 pour cent, sur un montant total de plus de 386 millions.