Le Président Ibrahima Boubacar Keita a annoncé que des assises nationales vont bientôt voir le jour dans le nord-Mali, pour résoudre la question de la rébellion qui sévit dans la région.
L’heure est venue de sérieusement se pencher sur l’épineux dossier de la rébellion dans le nord-Mali. Le nouveau Président malien Ibrahima Boubacar Keita en a conscience. Il a annoncé lundi que des assises dans la région vont bientôt voir le jour, pour résoudre la question de la rébellion.
« Il nous appartient de régler définitivement la question du Nord, en forgeant une paix durable fondée sur la confiance entre toutes les composantes de la Nation malienne », a déclaré, lundi, le chef de l’Etat, lors d’une réunion avec son Premier ministre, Oumar Tatam Ly et son gouvernement, lundi matin à la Présidence à Koulouba, près de Bamako. « Dans les jours à venir, nous engagerons sans tarder des actions en vue d’organiser les assises nationales du Nord, qui permettront de forger un consensus national favorisant le règlement définitif du problème dit du Nord », a-t-il ajouté, rapporte la télévision nationale malienne l’ORTM.
Ibrahima Boubacar Keita sait que sa tâche sera rude pour atteindre son objectif. Le principal mouvement de rébellion dans le nord-mali, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), essentiellement composé de Touareg, réclame toujours l’autonomie de la région, tout en se disant prêt à négocier avec les nouvelles autorités maliennes.
Priorité sur les institutions fortes
Le nouveau chef d’Etat malien réussira-t-il à mettre un terme à ce conflit qui perdure depuis les années 60, alors que tous ses prédécesseurs ont échoué ? En tous cas, recoudre le tissu social malien qui s’est fissuré suite à la prise du nord par les groupes armés en mars 2012 ne sera pas une mince affaire. Mais cette étape sera sans doute un préalable pour recoller les morceaux et poser les jalons de l’unité du pays. Selon Ibrahima Boubacar Keita, « il ne s’agit pas d’une sinécure, car nous avons l’obligation de satisfaire exclusivement les exigences fondamentales de notre peuple qui a subi, au cours des mois écoulés, un traumatisme profond. Il nous faut rebâtir de nouvelles institutions ».
La mise sur pied d’institutions solides est donc l’une des priorités du dirigeant malien pour le redressement de son pays. Il a aussi évoqué « une justice saine, qui soit égale pour tous, et une lutte conséquente contre la corruption ». Il a également assuré que « la réhabilitation de la justice sera au cœur du projet de refondation de nos institutions, d’où la place éminente accordée à ce département ». C’est bien une justice équitable que les Maliens réclament pour aller de l’avant. Mais reste à savoir si les paroles du nouveau Président malien seront traduits en actes.