Le Mouvement islamiste pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a pris le contrôle de la ville de Gao ce mercredi au terme d’intenses combats avec les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). 20 morts et 14 blessés sont à déplorer.
Gao en ruine. La ville est tombée aux mains du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui s’est violemment confronté au rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Les islamistes se sont emparés du gouvernorat qui servait de quartier général au MNLA. Il a été vidé et pillé. Les combats ont éclaté en milieu de matinée et se sont poursuivis toute la journée. « Nous avons pris le palais du gouverneur et la résidence de Bilal Ag Chérif, secrétaire général du MNLA, qui a fui avec ses soldats », a déclaré dans un court communiqué Adnan Abou Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao.
Les affrontements auraient fait au moins 20 morts et 14 blessés, selon une source hospitalière. Mais d’autres habitants craignent que le bilan soit bien plus lourd. D’après ce policier, « des prisonniers du MNLA sont au commissariat, d’autres ont fui la ville, d’autres sont morts ou blessés mais c’est la débandade dans les rangs du mouvement rebelle touareg », rapporte Maliweb.
« Nous ne voulons plus des gens du MNLA, ni du Mujao »
La ville de Gao a eu peu de répit ces derniers jours. Elle est confrontée à des tensions quotidiennes. Trois personnes ont péri mardi dans une manifestation. Les habitants sont descendus dans les rues pour réclamer le départ des groupes armés suite à la mort d’Idrissa Ouamarou, enseignant et élu local, abattu lundi par des hommes en moto. Ce dernier, très apprécié par la population, était membre de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), formation politique du président par intérim Dioncounda Traoré.
La contestation est de plus en plus vive contre les rebelles du MNLA. « Nous ne voulons plus des gens du MNLA, ni du Mujao chez nous à Gao. Il faut que l’armée malienne vienne rapidement pour nous aider à chasser les bandits armés », a déclaré Moustapha Maïga, un élu d’une localité proche de Gao.
Manifestation à Bamako contre l’inaction des autorités
A Bamako, c’est la consternation. Dépassé par les évènements, le régime de transition n’a toujours pas de solution à la crise qui dévore le Mali depuis mars, suite au renversement d’Amadou Toumani Touré par le capitaine Amadou Sanogo. Face au drame que vivent les populations du nord, l’Adéma s’en est pris aux autorités, dénonçant leur laxisme et inaction. Des populations confrontées depuis cette semaine aux coupures d’électricité et au manque d’eau potable, selon le correspondant d’Afrik.com au Mali.
Dans la capitale malienne, les habitants de Daouabougou, un quartier de la commune V situé sur la rive droite du fleuve Niger, ont également manifesté lundi pour exiger des autorités de transition, d’arrêter de faire des discours et de faire la guerre.
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