Les choses se sont accélérées, ce weekend, au Mali. Alors que Bamako, la Cédéao et l’UA se sont réunis, vendredi 19 octobre, pour mettre en forme un dispositif armé opérationnel, en vue d’une intervention militaire au Nord-Mali, des centaines de jihadistes, en provenance du Soudan et Sahara occidental, sont arrivés dans la région pour prêter main-forte aux islamistes, affiliés à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), qui contrôlent la zone depuis plus de six mois maintenant.
La tension est montée d’un cran ce week-end au Mali. Des centaines de jihadistes, en provenance du Soudan et Sahara occidental, ont débarqué au Nord-Mali pour épauler les islamistes, affiliés à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), qui contrôlent la zone depuis plus de six mois maintenant. Les autorités maliennes ont, pour leur part, rencontré ce vendredi 19 octobre les responsables de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et la présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, pour mettre en forme un dispositif armé opérationnel, comme l’a recommandé l’ONU.
« Dans la région de Tombouctou (nord-ouest) et de Gao (nord-est), des centaines de djihadistes, essentiellement de nationalité soudanaise et d’origine sahraouie, sont venus en renfort pour faire face à une attaque des forces maliennes et ses alliés », a déclaré une source sécuritaire malienne, rapporte LePoint.fr. Un habitant de Tombouctou, une des quatre régions administratives du Nord-Mali contrôlées par les islamistes d’Aqmi, a affirmé que « plus de 150 islamistes soudanais sont arrivés en 48 heures », fait savoir l’AFP, avant de préciser : « Ils sont armés et ont expliqué qu’ils sont venus aider leurs frères musulmans contre les mécréants ».
Gao, l’autre région nord-malienne sous l’emprise des terroristes, a elle aussi vu débarquer des renforts venus du Soudan et Sahara occidental : « Depuis vendredi, il y a de nouveaux islamistes qui viennent et se rendent à la police islamique » du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), confie un témoin.
La guerre est déclarée
L’ONU a adopté, le vendredi 12 octobre, la résolution 2071 autorisant les autorités maliennes et ouest-africaines à fixer les modalités d’un déploiement militaire contre les islamistes. La Cédéao serait prête à déployer entre 3 000 et 3 300 militaires. Ces derniers auraient ainsi pour mission de combattre les quelque 5 000 milices qui occupent depuis plus de six mois maintenant les quatre régions administratives du Nord-Mali : Tombouctou, Gao, Kidal et Douentza. La réunion de vendredi dernier, entre Bamako, la Cédéao et l’UA, est un pas de plus vers la guerre.
D’où le déploiement de nouveaux islamistes dans le Nord-Mali. « Ils veulent la guerre ? On va faire la guerre. C’est pourquoi nos frères viennent de partout. Ils viennent des camps de Tindouf en Algérie, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de partout », a prévenu Habib Ould Issouf, l’un des dirigeants du Mujao à Gao.
Cette guerre, qui se dessine entre l’armée malienne et ses alliés contre les islamistes d’Aqmi, risque de prendre en otage les populations du Nord comme du Sud. Jeudi dernier, 2 000 Maliens ont manifesté à Bamako contre le déploiement d’une force armée étrangère. En cas de guerre, la vie des quatre otages français, détenus au Niger depuis 2010, serait également menacée.