Le rapport de l’ONU, publié ce mercredi, dénombre 435 000 Maliens déplacés depuis le début de la crise au Nord-Mali. Parmi eux, près de 262 000 sont enregistrés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 174 000 ont été déplacés dans le nord du pays. Tous ont besoin d’une aide alimentaire urgente, d’abris et d’eau potable.
Le rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) est accablant. Pas moins de 435 000 Maliens ont été déplacés depuis le début de la crise au Nord-Mali. Parmi eux, près de 262 000 sont enregistrés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans les pays voisins, dont le Niger, le Burkina Faso et l’Algérie, 174 000 ont été déplacés dans le nord du pays autour des villes de Tombouctou, Gao et Kidal. Tous ont besoin d’une aide alimentaire urgente, d’abris et d’eau potable.
« La crise humanitaire a été aggravée par les ravages causés par l’arrivée en masse de criquets pèlerins dans le nord du pays, qui menace désormais la production agricole dans l’ensemble du pays », dénotent les Nations Unies qui craignent une crise humanitaire d’envergure au Mali. D’où son appel à une aide d’urgence.
Ces centaines de milliers de déplacés fuient le Nord-Mali qui est actuellement contrôlé par les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et ceux d’Ançar Dine, groupe de Touaregs pro-charia. Depuis le coup d’Etat du 22 mars, ces derniers ont chassé le Mouvement national de libération de l’Azawad et font régner la terreur dans la région : destruction de monuments historiques, lapidation, amputation, etc.
La guerre comme solution ?
Pour résoudre le conflit, la thèse de l’intervention militaire contre les islamistes est relancée. Ce jeudi, la Communauté économique de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le gouvernement malien ont trouvé un terrain d’entente. Les deux parties sont parvenues à un accord sur l’intervention militaire au Nord-Mali. Comme attendu, l’armée malienne mènera les opérations et les forces de la Cedeao l’appuieront par des frappes aériennes. Il ne resterait plus qu’à se mettre d’accord sur les modalités de sécurisation des organes de transition à Bamako, pour enfin présenter une résolution à l’ONU.
En attendant, l’ONU tire la sonnette d’alarme sur les 4,6 millions de personnes qui ont actuellement besoin d’une assistance alimentaire. « Le Programme alimentaire mondial (PAM) a réussi à venir en aide à 360.000 personnes dans le sud du Mali et à plus de 148.000 dans le nord », rappelle le communiqué des Nations Unies.
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